Prendre du plaisir dans son travail, c’est aussi être plus heureux(se) et efficace, durablement.
Le plaisir dans le travail met la perfection dans le travail.
– Aristote
Ce postulat fait consensus depuis une époque où l’être humain pensait que la Terre était plate (bon.. certains le pensent encore).
Si tout le monde s’accorde à dire qu’il vaut mieux allier plaisir au boulot depuis la nuit des temps, peu réussissent à réunir les ingrédients du plaisir dans sa vie professionnelle (non, on ne parle pas de vous, ceux qui rencontrent l’amour au travail).
Seulement 20% des français estiment “éprouver du plaisir à travailler” (Sondage Ipsos/Edenred de février 2012).
Le baby-foot, source de bonheur au travail ?
Pour remédier à cela, les entreprises tentent d’actionner différents leviers en donnant aux salariés divers avantages annexes, dont la création d’espaces funs, avec table de ping-pong, babyfoot, etc.
Or, selon Sylvaine Pascual, coach et consultant en plaisir au travail, la “stratégie du baby foot” est une fausse bonne idée :
S’amuser au travail n’a jamais signifié multiplier les récrés, n’en déplaise aux théoriciens du management absurde, il signifie prendre du plaisir dans nos tâches professionnelles et dans la façon de les exécuter.
Enfermer les salariés dans une prision dorée (ou fun dans le cas du baby foot) ne sera pas source d’épanouissement si les missions qui leur sont confiées ne les intéressent pas.
Aujourd’hui, le baby foot ressemble plutôt à un leurre utilisé par les entreprises pour (se) faire croire que tous les salariés sont heureux et joyeux…
Alors, quelles sont les (vraies) sources de plaisir au travail ?
Prendre du plaisir dans son job, c’est d’abord un petit travail sur soi qui implique d’aborder ses missions dans une optique positive.
La notion de circuit de récompense
Le « circuit de la récompense », issu des travaux des neurosciences, nous permet de comprendre ce qui va déclencher la réaction d’un être humain face à une situation : soit éviter la douleur, soit rechercher du plaisir.
Devant une tâche, quelle que soit sa nature, un collaborateur sera soit dans “l’évitement de la douleur”, soit la à “recherche du plaisir”.
Dans le premier cas, il ne trouvera pas de moteur pour s’épanouir et prendre du plaisir à cause d’une forte de crainte de l’échec et de la punition. Cet état d’esprit engendre généralement stress, anxiété et découragement.
Dans le second cas, l’échec est perçu différemment, comme une étape pour progresser. L’accomplissement de la mission sera de fait plus épanouissante, même s’il n’y a aucun babyfoot à 3 km à la ronde.
À vrai dire, faire un ping-pong avec Roger de la compta ne déclenche pas véritablement de synergie professionnelle particulière et ne rend heureux personne (sauf peut-être Véronique, la femme de Roger, qui rêve secrètement qu’il se mette au sport depuis 3 ans…).
Dès lors, comment adopter ou insuffler le bon état d’esprit ?
Rechercher (et trouver) du plaisir dans le travail
S’autoriser l’humour, mais ne pas le forcer
Pas besoin de babyfoot pour ça, mais partager des moments amusants créé des liens entre collaborateurs et contribue à installer un climat positif dans votre travail.
Un seul mot d’ordre : la spontanéité, ce n’est en aucun cas quelque chose qui doit être forcé ou instauré.
Si jamais vous êtes en recherche d’inspiration, vous pouvez lire notre petit guide sur l’humour au travail.
L’humour au quotidien se traduit par ce souci d’exécuter son travail avec sérieux sans pour autant se prendre au sérieux.
Source : https://www.parlonsrh.com/bonheur-travail-utopique-realiste/
Dans la mesure du possible, lier les missions et les appétences de chacun
Difficile de bien répartir les tâches de chacun des membres d’une équipe… Mais parfois, une tâche trop complexe ou redondante pour un collaborateur peut être source de plaisir pour un autre !
Pour faire au mieux, le manager peut s’aider de différents outils. Une bonne technique consiste, lors de l’évaluation annuelle, à demander aux collaborateurs de lister leurs tâches et de les classer suivant 2 critères : “j’aime / je n’aime pas faire” et “je sais / je ne sais pas faire”.
Cela permet de lister de façon pragmatique quelles sont les tâches qui conviennent ou non au collaborateur. Il est possible qu’un membre de l’équipe désire apprendre une tâche qu’un autre collaborateur fait par “consentement” : dès lors, une passation semble une bonne solution.
Ensuite, il peut être intéressant de voir avec le collaborateur pourquoi certaines tâches lui déplaise. Il peut simplement s’agir d’un problème de process à optimiser, d’un manque de communication, etc. Dès lors, l’échange peut permettre d’améliorer la situation.
Valoriser le travail et laisser exprimer les talents naturels de chacun
Pour valoriser son travail, il ne faut pas hésiter à créer les réussites et.. les célébrer ! Comment créer des réussites ? En se fixant des objectifs atteignables et des paliers avec des petits accomplissement réguliers.
Quelle que soit la tâche à accomplir, pouvoir partager sa victoire à des oreilles réceptives est valorisant et stimulant.
Par ailleurs, pour atteindre ces “petites victoires”, il faut éviter de définir un processus trop formaté afin de permettre aux collaborateurs de mieux exprimer leurs talents naturels. Cela augmente le plaisir que nous prenons exécuter des tâches professionnelles.
Permettre l’expression des besoins de chacun
Il ne s’agit pas de céder à tous les caprices des uns et des autres, mais d’accorder de l’attention aux besoins de chaque membre d’un équipe.
Fondamentalement tout le monde à besoin de bonnes conditions de travail, mais si certains ont besoin de tâches variées ou de grosses responsabilités pour se motiver, d’autres peuvent avoir des besoins totalement différents.
Dès lors, il faut que chaque collaborateur puisse exprimer ses besoins sans crainte et tenter de trouver les ajustements permettant que chacun puisse se faire plaisir dans son travail.
Faire en sorte que chacun se sente utile
Autrement dit, chaque collaborateur doit trouver du sens dans ce qu’il fait (même s’il n’est pas millennial, on vous assure). Chacun trouve du sens en fonction de sa perception personnelle de l’utilité de son travail et du sentiment de fierté qu’il éprouve à exercer son métier.
L’entreprise peut créer un environnement permettant aux collaborateurs de se sentir utiles, notamment en faisant en sorte que chacun soit informé de l’apport de sa contribution à l’organisation. Cette problématique est particulièrement vraie dans les grands groupes.
Le babyfoot est Fanny : la balle est dans le camp des ressources humaines, des managers et des CHO
Le babyfoot, s’il est sympa sur les photos d’illustrations, ne répond donc à aucune problématique liée au plaisir dans son travail. Tant pis, c’était bien tenté et ça aurait offert quelques vacances bien méritées aux managers, CHO et RH.
C’est avant tout l’écoute, la prise en compte des appétences et besoins professionnels qui permettent de créer un environnement favorable au plaisir au travail.