Distanciation sociale, confinements, couvre-feux… La crise sanitaire de la Covid-19 a poussé les entreprises à repenser leurs modèles d’organisation et à optimiser leurs postes de dépenses.
Solution mixte et flexible, l’hybridation du travail fait partie des modèles qui se démocratisent de plus en plus. Séduisant de nombreux dirigeants et salariés français, ce nouveau type d’organisation consiste à combiner travail au bureau et travail à distance.
Alors qu’est-ce que l’hybridation du travail exactement ? Quels sont les enjeux pour les entreprises ? Et comment ce nouveau modèle peut-il être mis en place ?
L’hybridation du travail, qu’est-ce que c’est ?
L’hybridation du travail est un nouveau modèle de fonctionnement, qui mêle travail présentiel au bureau et télétravail. Les collaborateurs profitent de plusieurs espaces de travail : ils peuvent travailler au bureau, chez eux ou encore dans des tiers-lieux, cafés ou lieux de travail collaboratifs.
Dans certaines entreprises, le travail à domicile est limité à un seul jour par semaine. D’autres structures optent quant à elle pour un équilibre parfait entre télétravail et travail au bureau (50 % / 50 %). Parfois, les salariés peuvent choisir eux-mêmes la répartition de leur temps de travail.
Grâce à cette nouvelle organisation, les horaires sont également plus flexibles et les travailleurs souvent plus productifs.
Si elle apparaît comme la conséquence directe de la crise sanitaire, cette hybridation du travail résulte également de l’arrivée des générations Y et Z sur le marché du travail. Les millenials ont en effet largement participé au développement de la connectivité et de la mobilité : leur nouvelle façon de travailler est collective et ne nécessite pas nécessairement de se trouver physiquement dans les locaux de l’entreprise.
Coworking, flex-office, bureaux partagés, espaces flexibles… Nombreux sont les nouveaux espaces de travail à avoir vu le jour ces dernières années. Modulables et flexibles, ces lieux collaboratifs sont également connectés et fonctionnels.
Hybride et nomade, cette nouvelle forme d’organisation ne peut pas être mise en œuvre dans toutes les entreprises. Mais, dans certains secteurs, l’hybridation du travail a vocation à largement se développer dans les années à venir.
Alors comment s’adapter à cette évolution ?
Quels sont les enjeux pour les entreprises ?
Pour s’adapter à l’hybridation du travail, les entreprises doivent prendre en compte plusieurs enjeux.
Proposer une expérience employé de qualité
Particulièrement flexible, l’hybridation du travail a parfois tendance à flouter les frontières entre vie privée et vie professionnelle (phénomène du « blurring »). Or, lorsqu’il est en télétravail, le collaborateur ne doit pas pour autant devenir plus disponible que lorsqu’il travaille physiquement à son bureau.
Pour éviter qu’il ne se démotive ou se sente trop isolé, l’entreprise doit accompagner et assurer l’intégration et le suivi de chaque employé.
Offrir un cadre de travail favorisant la communication et la créativité
Lorsque chaque collaborateur travaille de son côté, le partage des informations peut être plus difficile à gérer. Pour adopter ce nouveau type d’organisation, l’entreprise doit donc faciliter et optimiser la diffusion et l’accès à l’information. Plusieurs outils permettent aujourd’hui de centraliser et de rendre disponibles toutes les informations de l’entreprise.
Le travail à distance peut également rendre les échanges plus difficiles : pour y remédier, les collaborateurs doivent opter pour une solution d’échange par écrit (pour que tous soient toujours tenus informés des dernières informations et décisions de l’équipe).
Des outils doivent enfin être mis en place pour travailler de manière sécurisée, et assurer la protection des données (cyber-sécurité).
Maintenir la cohésion et la culture d’entreprise, malgré la distance
Sans contact humain quotidien, les travailleurs hybrides peuvent rapidement se sentir isolés (les échanges informels diminuent). Pour éviter une éventuelle perte de cohésion et de motivation au sein de l’équipe, l’entreprise doit donc tout faire pour créer (et garantir) des liens entre ses
collaborateurs.
Pour maintenir ces relations humaines essentielles, elle peut avoir recours à l’organisation de team buildings ou d’autres types d’événements. Les managers doivent également garder le contact, faire des bilans réguliers et utiliser les outils de conversation les plus directs.
Comment mettre en place ce nouveau type d’organisation ?
Concrètement, comment l’hybridation du travail se traduit-elle au niveau opérationnel ? Comment mettre en place cette nouvelle organisation au sein de l’entreprise ? Quel impact le travail hybride a-t-il sur l’espace de bureau en lui-même ?
Plusieurs axes sont à envisager :
- définir une politique de bureau hybride : préciser à qui s’applique cette nouvelle organisation,
- établir les règles de travail à distance et de travail au bureau (nombre de jours télétravaillés, nombre d’heures, éventuelle indemnité…), lister les outils (ordinateurs, logiciels, applications…) et les systèmes de sécurité à utiliser ;
- réaménager l’espace de travail et l’adapter à la nouvelle organisation : réfléchir à l’usage des bureaux, à leur fréquence d’utilisation et à la manière de les rentabiliser au maximum (pour diminuer les coûts) ;
- utiliser des outils collaboratifs adaptés : plusieurs logiciels ou applications facilitent la mise en place d’un accès à distance, la gestion de projet, la communication en temps réel, la collaboration, la gestion des équipes…
Aujourd’hui, les collaborateurs sont à la recherche de plus de liberté et d’autonomie, mais attendent aussi plus de confiance de la part de leur entreprise.
Les dirigeants semblent quant à eux s’accorder pour dire que l’hybridation du travail offrirait une réduction des coûts fixes, un rendement plus intéressant et des bénéfices pour l’entreprise. De nombreuses raisons qui justifient d’adopter ce nouveau type d’organisation.
Hybridation du travail (c) Wes Hicks – Unsplash