Travailler en open space : les dérives

L’open space, on l’aime ou on ne l’aime pas. Après avoir connu ses heures de gloire dans les années 50 au moment de son développement, le voilà décrié. Et, pourtant, selon une étude de la Dares, en 2019 3,2 millions de personnes travaillaient au sein d’un open space, soit deux salariés sur cinq en France.

Et c’est loin d’être terminé puisque, avec la pandémie, l’expansion du télétravail, du flex office et l’incertitude du contexte économique, de nombreuses entreprises ont fait le choix du décloisonnement. Si celui-ci possède d’indéniables avantages, il peut aussi présenter certains inconvénients et est souvent sujet à débats. On vous donne les pours et les contres et nos conseils de survie en milieu hostile ou pas. Car, oui, nous l’open space, on l’aime plutôt bien !

Rappel : L’espace de travail, facteur de bien être au travail et de QVT

La QVT (Qualité de Vie au Travail) est une notion de plus en plus utilisée aujourd’hui, notamment pour toutes les problématiques et sujets auxquels elle est associée : ressources humaines, bien-être au travail, motivation, travail en équipe, conditions… L’espace de travail dans lequel un salarié est amené à évoluer fait bien partie intégrante de cette notion. Autant vous dire qu’il est très important.

De cette composante dépend la productivité de l’entreprise, la délivrabilité, la créativité et bien d’autres éléments stratégiques. L’open space répond-il à ces critères ?

Travailler en open space : le rapport à la QVT

Dans un sens « OUI », car l’open space peut avoir de nombreux effets positifs, tels que :

  • La facilité de communication,
  • Un esprit convivial,
  • Un gain de place conséquent,
  • Le travail en équipe favorisé,
  • Le développement de la culture de l’entreprise.

N’oublions pas également qu’en matière de coûts et de gain de place pour l’entreprise, il représente souvent un choix avantageux. Bref, vous l’avez compris, l’open space a bien des arguments en sa faveur et peut avoir des effets positifs aussi bien sur le salarié que sur l’entreprise. Si le décloisonnement des locaux d’une entreprise peut être un atout dans la cohésion de groupe, il peut néanmoins représenter de sérieux inconvénients.

L’“open-spacite”, le nouveau mal des entreprises en open space

Aujourd’hui, on assiste à une recrudescence du nombre de salariés clamant leur désamour de l’open space, pour des raisons multiples. Ce type d’espace est couramment victime d’effets pervers, et la liste de ceux-ci est longue… Et ce n’est pas nous qui le disons, mais l’étude de la Dares qui démontre que les conditions de travail sont globalement moins bonnes en open space que dans des bureaux davantage cloisonnés. On vous dit pourquoi !

Les Nui(sances) sonores…

Principal trouble dans les plateaux de bureaux : le bruit. Quand on sait que même le moindre son peut devenir agaçant dans un espace fermé, que dire du bruit de fond incessant d’un open space ? Sonneries de téléphones, discussions, bruits de l’imprimante, conf-calls avec haut-parleur, collègues aux manies bruyantes… Le bruit de fond d’un open space actif est de 60 dB.

À ce niveau, le bruit n’est pas nocif (c’est en revanche le cas à partir de 80 dB*), cependant il induit fatigue, risques psychologiques et altération de la capacité de travail…

*80 dB : limite légale de volume à partir de laquelle l’employeur doit mettre des solutions en place (isolement acoustique, amélioration du bâtiment, règles de vie plus strictes…)

Un surplus d’informations à traiter

En lien direct avec la nuisance précédente, qui dit trop de bruits dit surcharge d’informations à traiter. En effet, le cerveau humain est constamment en pleine analyse de son environnement (perception d’une information, concentration pour la relayer…). Donc bien entendu, quand il est soumis à une dose conséquente d’informations, les effets indésirables sont de la partie. Trop d’informations tuent l’information.

Travailler en open space : quand trop d'information tue l'information...

Alors la solution basique serait de “mettre ses écouteurs” ou des boules Quies et de travailler en autarcie… Mais c’est aussi s’exposer à une moins bonne cohésion d’équipe, essentielle à la pérennité de l’entreprise.

Le bureau a des yeux ou le contrôle permanent

Autre souci majeur : la promiscuité. Un sentiment d’être constamment surveillé au moindre fait et geste… Ce manque de discrétion et cette gêne quand un collaborateur est interpellé par un supérieur hiérarchique… Un collègue qui vous flique… Cette conversation privée qui devient publique… Ce groupe en panique qui vous communique son stress…

Autant de situations fâcheuses, qui prouvent que TOUT se voit, TOUT s’entend et TOUT se remarque en open space. Big Brother is watching you… Et pourtant, l’étude de la Dares montre également que c’est en open space que se développe la solidarité. Plutôt sympa, non ?

Un renforcement des positions hiérarchiques

Avec cet évident manque d’intimité, une autre dérive émerge. Plus subtile, mais bien existante. L’open space est pensé pour réunir à la fois les supérieurs hiérarchiques et les exécutants, dans le but (légitime) de faire collaborer les équipes entre elles, dans une atmosphère constructive.

Néanmoins, plutôt que d’aplatir la hiérarchie et améliorer la cohésion d’équipe, l’open space a tendance à réhausser la position de certains.

« Elle revient dans la disposition : les n+1 et les n+2 (les cadres supérieurs) ont le dos au mur (…). Derrière cette ambiance cool, se cache une violence dans les relations au travail et un isolement de chacun sur son projet », selon Alexandre des Isnards et Thomas Zuber, auteurs du livre “L’open space m’a tuer”.

Cela a pour conséquence de créer une atmosphère anxiogène, où la pression hiérarchique s’exerce plus facilement et où la culture du résultat finit par affecter l’équipe entière.

Les incivilités au bureau

Quel collaborateur n’a jamais été interrompu en pleine tâche ? Qui n’a jamais été agacé d’avoir perdu son fil conducteur dans son travail ?

Dans de telles situations, les incivilités, le manque de respect, l’impolitesse voire la violence sont souvent légion. L’accumulation de petits éléments du quotidien, le manque de considération, la pression permanente… Pour 58% des salariés interrogés par le cabinet de prévention Eleas, l’open space favorise ce type de dérèglement.

Travailler en open space : les incivilités au bureau

Que faire ?

Alors la liste des méfaits est longue, mais faut-il pour autant disqualifier l’open space ?

Bien sûr que non ! D’ailleurs notre équipe, chez Hub-Grade, a adopté ce modèle et ne reviendrait pour rien au monde en arrière. Mieux aménagé, mieux utilisé et réparti, l’open space peut vite devenir un allié du quotidien.

Quelles solutions peut-on mettre en place ?

Le travail hybride : télétravail, coworking…

Le travail hybride est une forme de travail dans l’ère du temps : il est reconnu pour former un compromis idéal entre l’entreprise et le salarié. En effet, il permet notamment de s’adapter aux contraintes personnelles et aux problématiques qu’un collaborateur peut rencontrer (horaires, enfants, maladie…), tant que ses tâches sont effectuées. Il est prouvé par une étude relayée sur le site Consilio-rh qu’en plus d’être apprécié (54%), il améliore la créativité, la productivité, la motivation, l’engagement et le bien-être au travail.

Utiliser la totalité de l’espace disponible

“Vers des open space plus fonctionnels, les multi-space”… Voici un des sous-titres d’un article de blog rédigé par 2B-Bâtiment, qui résume parfaitement cette pensée. Plutôt que de garder un large plateau ouvert, pourquoi ne pas cloisonner des espaces et les distinguer ? Par exemple, des lieux de détente, des espaces/bulles téléphoniques, des salles de réunions, des salles de rush…

Plus de déplacement, plus d’appropriation de l’espace et donc plus de motivation et d’efficacité.

Travailler en open space : aménagez différemment !

Mettre en place des horaires de rush

Enfin, voilà une autre solution qui peut s’avérer très efficace sur la productivité et la réduction des nuisances sonores : des horaires de rush. Ce sont des plages horaires durant lesquelles les collaborateurs travaillent sur leurs propres tâches sans dérangements. Hors de ces horaires, tous peuvent collaborer ensemble et communiquer à plus grande échelle. Un seul but : la productivité.

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