Des mails aux SMS en passant par les notifications de nos conversations Slack, Facebook, Twitter… Nous avons tous de quoi péter les plombs ! À l’ère du “tout, tout de suite” et “maintenant” il est difficile de faire la part des choses entre ce qui est immédiat et ce qui est vraiment important. Les écrans apparaissent de plus en plus nombreux dans nos bureaux mais aussi dans nos vies perso…
Ça ne vous est jamais arrivé de sacrifier quelques minutes de votre film ou de votre week-end pour répondre à un mail ou faire une dernière manip’ sur photoshop ? Vous l’avez peut-être même fait sans y penser… Même si cette action n’est pas vitale et qu’elle peut largement attendre le lendemain. Avouons-le : cela nous arrive à tous !
Ces dernières années, nous avons tendance à “être en hyperconnexion.” c’est-à-dire, ressentir le besoin irrésistible d’être constamment connecté à internet, aux réseaux sociaux ou à tout autre outil digital. Cette situation est vue par de nombreux spécialistes comme une addiction aussi forte que celles liées au tabac, à l’alcool ou même au sexe par exemple.
Où vous situez-vous ? Est-il temps pour vous de vous déconnecter ?
Entre être connecté(e) et être hyperconnecté(e), il n’y a qu’un pas…
L’arrivée du numérique nous a facilité l’organisation du travail et apporté à chacun souplesse, autonomie et instantanéité. Et il faut se l’avouer, il est rapidement difficile de s’en passer. Aujourd’hui 4,1 milliards de Français ont un compte Facebook, Twitter, Instagram ou ont souscrit à un quelconque réseau social. 71 % ont un smartphone et nous passons en moyenne 1h42 par jour sur son portable.
Le flux d’informations permanent que nous recevons au quotidien nous permet de suivre l’actualité, de réagir rapidement aux sollicitations et d’avoir un accès facile à la Connaissance. Nos perspectives d’évolution dans tous les domaines nous paraissent donc nettement plus accessibles.
Mais ce flux constant nous précipite aisément dans une sorte de dépendance dont les conséquences peuvent impacter notre santé physique et mentale : perte de sommeil, stress, culpabilité, isolement, burn-out…
Pas de panique ! Même si la dépendance au digital peut mettre à mal notre bien-être, il est possible de la réguler et de l’équilibrer. On vous explique tout !
Retour sur les bases : le code du travail
La loi El Khomri dite “loi travail” est entrée en vigueur le 1er janvier 2017. Elle a pour objectif affirmé d’adapter le droit du travail à l’ère du digital. Vous ne l’avez sûrement pas loupée !
C’est la première fois que l’on formule juridiquement ce fameux droit à la déconnexion.
À l’origine, le code du travail indique que le salarié a le droit à des congés payés durant lesquels il n’a pas à fournir de travail à son employeur.
Cependant, ce droit est remis en question à l’ère du digital : grâce aux web, à toutes ses applications mais aussi aux smartphones que nous portons 24h24 dans nos poches ! Le travail nous accompagne alors partout… Et nous poursuit jusqu’à chez nous. Et lorsqu’on n’y répond pas, beaucoup d’entre nous culpabilise de ne pas traiter les sollicitations professionnelles.
Le droit à la déconnexion est une riposte pour pallier les cas de burn-out et de workaholism (addiction au travail) qui se multiplient et deviennent trop communs.
Le droit à la déconnexion est ainsi un moyen pour la société mais également pour les entreprises d’endiguer le phénomène et de recadrer les dérives.
Que fait le droit à la déconnexion pour nous ?
La loi propose aux entreprises de formaliser un accord avec les salariés pour encadrer l’utilisation professionnelle du numérique et des moyens de communication.
Certaines entreprises sont passé à l’action et ont mis en place quelques mesures permettant de ne pas empiéter sur la vie privée de leurs employés : mails bloqués à partir d’une certaine heure, téléphone professionnel laissé au bureau…. De nombreuses options sont possible afin d’assurer le respect et la sérénité des salariés.
Malgré tout, ce dispositif de régulation de la communication hors temps de travail n’est pas obligatoire. Si la loi n’est pas respectée, aucune sanction n’est prévue.
En cas de litige, une enquête sera effectuée par un juge, qui pourra alors déterminer si oui ou non le droit à la déconnexion a été respecté. Mais cette pratique reste encore rare.
On vous a parlé dans un autre article de de ce phénomène, le“blurring”qui efface la frontière en vie pro et vie perso.
Bien sûr, ces vérifications restent complexes, les frontières étant toujours plus brouillées entre la vie professionnelle et personnelle.
En réalité, plus l’on a des responsabilités, plus il nous est difficile de couper le flux d’informations quasi permanent que l’on reçoit. La perte de notion du temps de travail bouscule les repères entre le professionnel et la vie privé.
Les écrans, les messages, les notifications, tout est fait pour qu’on les voit ! Les interruptions fréquentes pendant les soirées ou congés peuvent rapidement nous donner l’impression de ne jamais couper avec l’entreprise.
En cas d’hyperconnexion avec le travail, nous pouvons connaître diverses conséquences portant atteinte à notre bien-être psychologique mais aussi à notre travail. Anxiété, stresse, culpabilité, perturbation du sommeil : ces outils nous rendent fou.
Malheureusement, ces travers néfaste ne touchent pas que les salariés.
L’hyperconnexion : un problème qui se répercute aussi sur les entreprises
Quand l’hyperconnexion est synonyme d’isolement
Des chercheurs de la faculté de médecine de Pittsburgh, aux États-Unis, on également étudié le phénomène et définit que plus l’on consacre de temps aux réseaux sociaux, plus l’on ressent un sentiment de solitude. Et c’est logique : on consacre moins de temps pour les “vraies” personnes, les échanges et les sentiments ancrés dans la réalité.
L’hyperconnexion et son impact sur les entreprises
Selon une étude anglaise publiée par Reboot Online en 2017, les employés passent trois heures par semaine sur les réseaux sociaux pendant leur temps de travail.
L’hyperconnexion n’influe pas que sur le temps de repos. En effet, les distractions étant multiples, la performance en est impactée. Cela nuit donc également à la productivité dans l’entreprise.
Non seulement ce chiffre démontre l’impact négatif des réseaux sociaux sur la productivité mais favorise également le sentiment d’isolement social.
La solution face à l’hyperconnexion ? Faire une digital detox !
Il existe plusieurs alternatives pour contrôler son addiction au numérique. Discipliner son utilisation est primordiale pour améliorer son efficacité. Si dans un premier temps l’exercice semble complexe, il sera bénéfique pour votre bien-être.
Au travail
Reprenez la main et maîtriser le flux d’informations que vous recevez !
Reprendre la main sur le flux d’informations durant la journée vous permettra de travailler en toute sérénité. Organisez-vous des plages horaires pour consulter vos mails (matin/ midi/ soir). Apprenez à poser votre smartphone et à ne le reprendre qu’une fois une tâche achevée.
La mise en place de ces habitudes peut être accompagnée par la désactivation des notifications et la suppression d’applications parasites et gadgets pouvant vous tenter.
Pour les addicts, des applications existent pour bloquer l’accès aux réseaux sociaux pendant des horaires bien définis. L’idée est vraiment de se rendre compte du temps passé sur le web mais aussi d’apprendre à se focaliser sur une mission, indispensable lors de gros projets.
Les actions de l’entreprise pour vous aider
L’entreprise peut également mettre en place des actions de formation et de sensibilisation pour permettre aux salariés de contrôler leurs objets connectés. Ce cadre donné au bureau réduit les possibles débordements entre vie professionnelle et privée.
“À la maison” rime avec déconnexion !
Il est essentiel de se déconnecter afin de respecter des temps de repos et de congés. Couper avec le monde du travail réduit le stress de manière significative. Il permet de reposer son esprit tout en se recentrant pour se débarrasser de la pollution digitale.
La coupure est indispensable pour reprendre paisiblement le travail le jour suivant. S’adonner à de nouvelles activités diminue l’anxiété et sert à prendre du recul sur certains sujets professionnels. Le retour au bureau se fera plus calmement et de façon plus organisée.
Le retour à la maison doit être un moment pour flâner sur la canapé devant Netflix, faire un diner avec son amoureux(se) ou même profiter avec ses enfants. Interdiction de prolonger les négociations annuelles.
On passe à la manière forte
Le “digital detox camp”
Pour les plus téméraires d’entre nous il existe des alternatives plus radicales : les camps digital détox. Nés aux Etats-Unis, ces camps prônent le “disconnect to reconnect”. A travers des activités sportives, culturelles ou immersions en pleine nature, les hyperconnectés apprennent à (sur)vivre sans technologie.
Et la cure fonctionne !
Validée au USA, la méthode convainc de nombreux pays comme la France. Les Hôtels et les centres de vacances s’y mettent et proposent des séjours spéciaux sous forme de cure. Les destinations atypiques au coeur d’espaces naturels ont également la cote et permettent une déconnexion ludique et ressourçante.
Testez un petit week-end détox
L’idéal reste encore de partir en week-end ou même en vacances sans portable professionnel et sans ordinateur. Et pour ne rien rater et évacuer le stresse, veillez à mettre tous vos dossier au clair et prévenir vos collaborateurs. Vous pourrez ensuite profiter de votre temps de repos pleinement et simplement.
Cela peut paraître infaisable pour vous mais c’est possible. Le journaliste Pierre Olivier Labbé a réalisé cette expérience pendant 90 jours et en a tiré un documentaire.
Il ne vous reste plus qu’à poser votre téléphone. Bonne détox !