Comment bien s’habiller au bureau ?

Ton réveil sonne… Tu rampes hors du lit, tu trouves accès au café, tu passes sous la douche, jusque-là les choses sont relativement simples.

Mais pour certains, c’est ici que les choses deviennent compliquées. Car le temps est venu du choix cornélien et dramatique de la tenue vestimentaire pour aller au bureau

« Comme si on l’avait sonnée, Miss Canon a réapparu pour m’escorter jusqu’au bureau de Miranda. Au cours de ce trajet qui n’a duré que trente secondes, j’ai senti que j’étais le point de mire général. Qui derrière les vitres de son bureau de journaliste, qui de son box d’assistante dans le bureau paysager : personne, m’a-t-il semblé, ne ratait une miette du spectacle. Au photocopieur, une jolie fille s’est retournée pour me toiser de la tête aux pieds, imitée par un homme absolument splendide – mais gay, manifestement -, qui n’avait d’yeux que pour ma tenue vestimentaire. Alors que j’allais franchir le seuil de l’antichambre où officiaient les assistantes de Miranda, Emily s’est emparée de ma mallette et l’a planquée sous son bureau. J’ai immédiatement pigé le message : Pointe-toi avec ça, et tu peux dire adieu à ta crédibilité. »

Extrait de Le Diable s’habille en Prada, Lauren Weisberger

T’as aucune envie que ça t’arrive… Alors, même si c’est trop tôt, t’es obligé de réfléchir. “Jupe crayon – chemise blanche – bottes vernies”, ou le “Jeans boyfriend – T-shirt rock – Gazelle” pour les femmes… Et le combo “Pull col rond – chino – Stan Smith” ou “Chemise de bûcheron – Jeans taille basse – desert boots” pour les hommes…

À moins d’avoir un rendez-vous client important et de voir toutes ces possibilités être anéanties… À moins, également, que le dress code de ton entreprise soit tristement défini par le déprimant costard-cravate.

Existe-t-il une véritable recette pour bien s’habiller au bureau ? À une époque marquée par de nombreux changements (sociétaux, technologiques, environnementaux et professionnels…), il peut paraître tout à fait normal que les quelques 30 millions d’actifs français cherchent à simplifier la réponse à cette question.

Hub-Grade a mené l’enquête, a sorti de bons petits conseils mode, tiré à 4 épingles et sur-mesure, pour savoir comment bien s’habiller au bureau !

NDLR : Good music alert ! On remercie Laroche-Valmont pour cet hymne du style et du bon goût, sans lequel cet article n’aurait pas abouti de la même manière…

 

 

De profonds changements dans l’habillement en 2018

L’habillement a une signification considérable dans le monde professionnel. Depuis le message que veut renvoyer un candidat au moment de son entretien d’embauche en passant par la l’impression que veulent donner les nouveaux employés leur premier jour de travail : la tenue joue un rôle décisif. Tout est histoire de bonne première impression. Très souvent, se saper comme jamais est à proscrire pour aller travailler. Désolé Gimso.

La façon de s’habiller a toujours été un élément clé, ne serait-ce que dans la communication interne et externe de l’entreprise. Les attitudes et moeurs ont beaucoup évolué cependant.

Le temps n’est pas si loin où l’on jugeait presque du niveau de sérieux et de professionnalisme d’un individu tant à sa tenue qu’à son attitude ou ses compétences…

Pourtant, cette donnée semble faussée aujourd’hui.

Les nouvelles générations au travail considèrent très largement qu’un collaborateur en T-shirt n’est pas moins compétent qu’un travailleur en costume. Les personnalités, la culture de l’entreprise, l’arrière-plan académique de l’individu, le secteur d’activité… Tout cela peut influencer la garde robe du travailleur actuel.

Alors pourquoi et comment les choses ont-elle autant changé ?

Bien s’habiller au bureau : des moeurs en évolution

Tailleur, costume, veste… Sont-ils encore des accessoires obligatoires pour être pris au sérieux sur son lieu de travail ?
Les espaces de travail nouvelle génération (coworking, colocation d’entreprises, incubateurs…), ou encore les entreprises modernes semblent s’accorder pour y répondre négativement. Aujourd’hui, à moins qu’un dress code soit clairement exigé par l’entreprise, il n’existe plus vraiment de règles. Et c’est précisément ce phénomène qui se révèle être un précieux indicateur de l’évolution de notre société.

L’apparition rapide des nouveaux métiers d’Internet et du digital ainsi que le développement de l’économie collaborative ont fait naître de nouveaux modes de vie et de travail. Le télétravail, le remote work, le travail nomade modifient le caractère lui-même du lieu de travail. Son aménagement s’adapte aux nouvelles façons de travailler, sorte de simplification et de décomplexion de l’entreprise.

Ainsi, l’image de l’empire commercial bénéficiant d’un effectif anonymisé vêtu d’une tenue unique a progressivement fait place à celle de l’entreprise agile, en collaboration avec son effectif, libre d’évoluer sans contrainte.

L’apparition de la QVT (qualité de vie au travail) a également participé à la redéfinition de l’habillement professionnel. Le travailleur évolue dans des conditions (une des composantes de la QVT) favorisant le développement propre de l’individu, ce qui par extension, lui permet de fournir un travail de qualité. La libéralisation de la tenue vestimentaire en est l’un des symptôme visuel le plus frappant.

C’est d’ailleurs le cas avec le Casual Friday, pratique adoptée par un grand nombre d’entreprises, selon laquelle le personnel peut s’habiller au bureau de manière plus décontractée.

On assiste ainsi à une véritable évolution des consciences et des moeurs.

Casual wear
© LoboStudio Hamburg via unsplash

La startupisation de l’économie française

Nouvel abus de langage à retenir !

On parle de “startupisation” pour définir la tendance ascendante à la création de start-ups et leur impact sur la culture. Aujourd’hui, on ne parle presque que de ces petites entreprises, qui redéfinissent les usages courants en des produits / services plus adaptés aux besoins actuels. D’ailleurs, la France en voit tellement naître en son sein qu’on parle de “start-up nation”.

Avant d’être une structure établie, la  start-up repose également sur une philosophie. Avec un mot d’ordre : la décomplexion. En start-up, la collaboration entre équipes et l’évolution conjointe sont de mise. On y travaille sérieusement, sans pour autant se prendre au sérieux.

Ces nouvelles structures montrent ainsi une image jeune, fraîche, pétillante et désinhibée, sans être moins professionnelle qu’une entreprise classique. Prisée par les jeunes cadres et appréciée par les grands groupes qui tentent de la reproduire en interne, la start-up prêche la décontraction et ne définit pas de dress code. Il n’y a ainsi (presque) pas de limites à l’habillement en start-up. Et c’est un discours de liberté qui plaît.

Ce n’est pas Jesse Eisenberg, incarnant le créateur de Facebook Mark Zuckerberg, en babouches dans le film “The Social Network”, qui vous dirait le contraire…

the social network

L’habit et la personnalité

“Vestiro, ergo sum.” – Je m’habille donc je suis.

On pourrait presque attribuer cet adage (légèrement reformulé) à René Descartes, tellement il est riche de sens.

Descartes Swag

L’individu (et donc le travailleur) est défini par son passé, son origine et sa personnalité. Il s’habille également selon tous ces facteurs et véhicule ainsi un message conscient ou non à son environnement. Les vêtements représentent ainsi une seconde nature. Le choix de la tenue, des couleurs et du style influence son comportement et celui des individus avec lesquels il interagit.

Un article issu du site Gralon dit ceci :

Choisir telle ou telle tenue dans son armoire, c’est décider de l’image de soi que l’on va donner aux autres.

Par exemple, les couleurs ont une signification forte en termes psychologiques :

  • le bleu marine représente la communication, l’intuition, la créativité ;
  • le vert représente la bienveillance, la vitalité (et aide à la concentration) ;
  • le jaune possède des connotations liées à l’optimisme, l’intelligence et le dynamisme…

La tenue joue également un rôle majeur dans la communication interne de l’entreprise.

Aujourd’hui, l’heure n’est cependant plus à suivre une “tendance du moment”, ou opter pour un look sobre… Le travailleur s’exprime, s’affirme et se singularise par sa tenue. Si cela se vérifie dans la vie de tous les jours, cela est d’autant plus vrai dans le monde professionnel.

Quand la génération Y casse les codes

Souvent dépeinte comme une génération qui a besoin de s’émanciper et à la limite de la subversion (disruption), la génération Y a marqué un profond changement dans les habitudes de l’entreprise. Son avènement sur le marché du travail fut l’occasion de voir de toutes nouvelles tendances et façons de travailler émerger et se confirmer. L’entrepreneuriat, le travail indépendant, le remote work ou le coworking en tête de liste.

La génération Y sait ce qu’elle veut, n’a pas froid aux yeux, et cela se voit dans son style vestimentaire. Elle l’utilise afin de se différencier, paraître unique et cool. Un discours en adéquation avec la métamorphose du monde du travail et l’émergence de la “start-up nation” française.

Tenue génération Y

Leur différence se reflète aussi dans leur espace et leurs habitudes de travail, ainsi que la quête de satisfaction dans un emploi.

Leur code vestimentaire vient ainsi à l’encontre de celui rencontré jusqu’ici dans les entreprises. Loin du costume, leur style est un savant mélange entre le corporate et le streetwear. L’idée de « bien s’habiller au bureau » prend alors une dimension bien différente. 

Un article du Parisien définit habilement le rapport de la génération Y avec son vêtement et son travail :

Néo-baskets, jeans mode, costumes confortables avec une touche de Lycra : le sportswear se professionnalise. C’est aussi l’univers autour du bureau qui se modifie : les jeunes viennent avec leurs plantes vertes, demandent en entretien s’il y a une salle de sport et négocient la possibilité de s’habiller comme ils veulent.

Alors, comment bien s’habiller au bureau sans en faire trop ?

Savoir s’habiller, c’est bien. Maîtriser l’art de l’habillement, c’est mieux. Et par là, on veut bien dire maîtriser. Donc éviter les excès, les tenues trop clinquantes et endimanchées, les habits trop voyants et… les fashion faux-pas.  

Fashion faux-pas

Qu’en dit la loi ?

NDLR : Quand nous parlons de loi, nous en appelons au cadre législatif français. Désolé pour la police du Swag et pour le code d’honneur de la SAPE (Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes).

Le cadre juridique ne défend pas au travailleur de s’habiller comme il le souhaite. Mais il ne lui permet pas non plus une entière liberté. Le droit français autorise l’employeur à imposer une tenue correcte et soignée, adaptée à la posture dans l’entreprise, la fonction et l’image de l’entreprise. Notamment quand le travailleur traite avec des clients.

L’article L. 1121-1 du code du Travail dit ceci :

Les salariés sont en principe libres dans le choix de leur tenue vestimentaire. Cependant, l’employeur peut apporter certaines restrictions à cette liberté individuelle dès lors que celles-ci sont justifiées par la nature de la tâche à accomplir et proportionnées au but recherché

Cependant, de moins en moins d’entreprises mettent en place un dress code en entreprise. Une étude a été réalisée par Monster en 2015, avec la question suivante : “Vous impose-t-on un dress code dans votre entreprise ?

dress-code-étude-Monster-2015

Le résultat est sans appel : pour 65% des travailleurs interrogés, il n’y a pas de dress code imposé.

Tout est question d’équilibre

Respecter le dress code, la fonction et le secteur d’activité

Bien que de moins en moins d’entreprises le mettent en place, le dress code est à respecter. Intégré à ses politiques internes (règlement intérieur), il est garant de l’identité de l’entreprise. Le travailleur est donc tenu de se conformer pleinement au modèle requis par sa hiérarchie.

Selon le type de fonction exercée dans l’entreprise ou les responsabilités, il peut être plus crédible et professionnel de revenir à un dress code un peu plus conventionnel.

Le secteur d’activité peut également avoir son influence sur le type d’habillement. Il est bien moins possible par exemple de s’habiller librement dans les secteurs bancaires, législatifs, juridiques ou même industriels. L’habillement y est gage de réassurance, de professionnalisme et de crédibilité.

La règle des 3 couleurs

Petite leçon de style. Tout sapeur ou toute fashion victime qui se respecte connaît et applique la règle des 3 couleurs. Au risque de tomber dans le “fashion faux-pas”, pour le malheur de nos yeux. Hello again, Kim.

Si cela se vérifie dans le milieu de la mode, cela se répercute également dans la sphère professionnelle. Le principe de la règle est simple : il ne faut pas mélanger plus de 3 couleurs dans une tenue, accessoires et chaussures compris.

Une tenue bien élaborée et soignée est une tenue avec laquelle les nuances de couleur sont subtilement maniées. Pas de mélange désordonné ou de couleurs “contrastantes”, c’est-à-dire trop éloignées l’une de l’autre sur le “cercle chromatique”. Comme ce qui suit :

cercle-chromatique

Une tenue mélangeant noir et blanc, c’est la base. Une tenue colorée, c’est bien. Mais une tenue colorée et ordonnée, c’est mieux. Elle est suffisante pour se distinguer, révéler sa personnalité et peut aussi paraître comme une preuve de motivation. Une étude anglaise réalisée par Case Station en 2015, a pu vérifier cette hypothèse.  

Parmi les éléments de l’enquête, voici ce qui en ressort :

  • Près de 30% des répondants sont plus optimistes, confiants et créatifs lorsqu’ils portent de la couleur.
  • Leur habillement coloré a un impact sur leurs collègues : 25% des sondés déclarent se sentir plus heureux en voyant leurs collaborateurs bariolés.
  • 11 % des sondés aimeraient avoir l’audace de s’habiller plus coloré.
  • “Faire preuve d’audace stylistique pourrait même être un sérieux atout pour une carrière”, au point de faire marquer des points pour une promotion.

Why not ?

Le bon look, c’est quoi ? Quelques exemples

Tous les goûts sont dans la nature. (Presque) tout est bon à prendre. Mais notre start-up a ses petites préférences. Donc on vous donne quelques exemples de look cool à appliquer !

cristina cordula j'adore

Le casual chic pour les hommes

À défaut de travailler dans le secteur bancaire ou d’avoir un jour décontracté, on peut tout à fait opter pour un look casual. Mélange habile entre look corporate, urbain et street, saupoudré d’un zeste de hipsterisme, le look casual commence à devenir la norme dans les espaces de travail.

C’est un style décontracté, sans pour autant paraître négligé.  

Pour se faire, c’est très simple :

  • une chemise blanche ou à motifs ;
  • un chino coloré (kaki, gris, taupe…) ;
  • des tennis en toile ou des baskets.

Un genre de dandy urbain, bien adapté pour un RDV client, qui plus est.

La working girl 2.0 : tendance au masculin / féminin

working girl 2.0

La question se pose encore en 2018 : quel look adopter pour émerger ?

La réponse est : le masculin/féminin. Révélateur d’une certaine “prise de pouvoir” et de son affirmation, les dames n’hésitent pas à scruter, chiper et s’approprier des artefacts du dressing masculin. Aujourd’hui, de plus en plus de couturiers le comprennent et proposent aujourd’hui des looks androgynes, savants mélanges entre le masculin et le féminin.

Pourquoi ne pas tenter alors :

  • un blazer ;
  • un t-shirt large à motifs ou chemise masculine ;
  • un jean boyfriend ;
  • et des baskets.

Une working girl 2.0, et un look très adéquat pour affirmer un poste à responsabilités.

She slays.

Pour finir, ces looks proposés ne sont que des suggestions.

À vrai dire, le bon look, c’est celui qui met en valeur (en tout respect de l’entreprise) et qui vous permet de s’affirmer. Bien s’habiller au bureau, c’est véhiculer la meilleure image à la société ainsi qu’en interne. C’est un moyen idéal pour faire bonne impression.  

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