Alerte rouge : sus aux expressions à bannir, celles qui nous font du mal au travail ! Un mal sévit de plus en plus au sein des entreprises françaises, jour après jour, semaine après semaine… Elles sont bel et bien victimes de manies, de péchés mignons et de mauvaises habitudes à perdre : les abus de langage. La langue française est par définition une des plus parlées / utilisées dans le monde et une des plus grammaticalement riches.
Bien entendu, le temps change les usages, les mots et crée de nouvelles expressions, cependant tout n’est pas à prendre dans celles-ci, au point de devenir de véritables abus de langage. Au risque de paraître vieux jeu (désolé pour certains), il est important de mettre les “points sur les i”. Découvrons ensemble un top 10 des expressions à bannir de nos bureaux… Âmes sensibles s’abstenir.
Les expressions à bannir au travail
#1– Celles qui relèvent des anglicismes
Alors, on comprend… L’ère digitale, les nouveaux usages et les nouvelles technologies ont rendu l’anglais encore plus nécessaires et l’usage d’anglicismes compréhensible. On peut cependant se poser la question, son utilisation est-elle plus liée à un effet de mode ou au contraire est-il véritablement nécessaire ? Pourquoi placer des anglicismes “à tout bout de champ”, jusqu’à ne plus en comprendre le sens ?
Il convient sans doute de les utiliser avec parcimonie et sans excès.
Parmi les plus récurrents, on peut citer par exemple ASAP (as soon as possible / au plus vite), BTW (by the way / au fait), FYI (for your information / pour ton information) “private joke” (blague privée), overbooké (surchargé), busy (occupé), from scratch (ex nihilo / à partir de rien), “je te forward ça” (je t’envoie ça), one shot (en une fois), “rendre ça un peu plus “sexy”” (enjoliver)…
Please, do forget !
#2 – « Incessamment sous peu »
Bizarre, n’est-ce pas ? Un rendu qui ne vient toujours pas ? Une incertitude autour de l’heure d’une réunion ?
Entendre cette expression est d’une part désagréable, mais également assez perturbant : elle ne permet pas de donner un timing précis ou de vraiment se projeter. L’action en question peut se produire dans la minute comme l’heure comme le jour d’après. Parmi les expressions « bateaux », elle est cependant assez usitée dans nos entreprises.
Quand une organisation souhaite travailler avec efficience, les agents qui la constituent doivent être en mesure de donner et tenir des délais précis.
#3 – « Un peu quali »
A comprendre “un peu (plus) qualitatif”… On peut comprendre derrière la notion de soigner des rendus, les rendre plus présentable, enlever les écueils etc.
De manière plus vulgaire, on pourrait la situer un degré en dessous de “rendre qqch un peu plus “sexy””. Toujours est-il que dans le fond, la qualité d’un travail doit toujours être au rendez-vous en entreprise.
#4 – « En flux tendus »
Encore une notion technique… Pour parler d’une situation d’activité et d’efforts intenses, de “rush”, certains utilisent cette expression “en flux tendus”. On utilise surtout cet adage pour la logistique et la gestion des stocks. Le but est de les réduire au maximum… Alors, toujours aussi approprié ?
#5 – « Être charrette »
Dans le même style que “travailler en flux tendus”, qui au final hors contexte ne veut pas dire grand chose, on a aussi “être charrette”, qui signifie avoir un retard conséquent… Très utilisée par les architectes, les graphistes et les créatifs.
#6 – « Au jour d’aujourd’hui »
POUAHH ! En plus d’être déplaisante à entendre, généralement associée à une mauvaise nouvelle, cette expression est ce qu’on appelle un pléonasme (expression d’une idée renforcée ou précisée par l’ajout d’un ou plusieurs mots, pas forcément nécessaires au sens grammatical de la phrase). Au même titre que “monter en haut”, “descendre en bas”, “vivre sa vie”, “tourner en rond”, “crier fort”… Il n’apporte rien de particulier à la situation.
#7 – « C’est pas faux »
“C’est pas faux, donc c’est vrai, pas vrai ?” – “Si on ne peut pas prouver que c’est faux, alors c’est vrai.” – “Je ne suis pas complètement d’accord, mais c’est pas faux ce que tu me dis…” Désolé, si comme nous, vous avez des noeuds qui se forment au cerveau…
Encore un abus de langage encore trop usité dans la vie de tous les jours, mais aussi dans nos entreprises.
“J’peux vous dire que Tavernier, c’est pas une sinécure. – Ouais, c’est pas faux.”
Avis aux fans de Perceval et Kaamelott.
#8 – « Ça fait sens »
“Ça fait sens” est une expression littéralement traduite en bon français de l’anglais “to make sense” (ex: it makes sense). Quand on sait que le verbe s’accompagne souvent d’un nom (ex: faire face, faire peur…), cela a sans doute ouvert la porte à “faire sens”. Sauf que ça n’en fait pas…
Merci Google Traduction.
#9 – « Je dis ça, je dis rien »
Mais qui a bien pu rendre cette expression si populaire, au point aujourd’hui de l’entendre à tout bout de champ? Le principe même derrière “Je dis ça, je dis rien” est le partage d’une opinion personnelle, un avis, de manière sarcastique, certaines fois à la limite du reproche. Pas toujours constructive, cette expression peut montrer qu’un collaborateur n’assume pas complètement ses dires. Sans doute à éviter.
M’enfin bon, on dit ça, on dit rien.
#10 – Bonus exceptionnel – “Le SEO, ça sert à rien”
Petite “private joke” pour embêter les développeurs et les tech qu’on embête à force de demander la mise en place d’éléments favorisant le référencement naturel du site Hub-Grade. Mais figurez-vous que ça sert ! Demandez à notre cher ami Google, ce qu’il en pense…
Mais promis, on ne le refera plus.