Les défis de l’immobilier d’entreprises pour les années à venir

Nouvelle réalité pour l’immobilier de bureau. Dans un monde post Covid, les entreprises doivent s’adapter, innover rapidement et faire face à une dynamique d’évolution majeure. La crise sanitaire mondiale entraîne une forte mutation de l’économie et l’immobilier d’entreprise doit relever de nouveaux défis sur les deux ou trois prochaines années. Et pour cause, les modes de travail et de consommation se transforment : les salariés manifestent des attentes de plus en plus fortes et la lutte contre le changement climatique s’impose comme un enjeu capital. Dès lors, l’investissement immobilier devient plus complexe et stratégique. Répondre aux préoccupations actuelles, suivre les tendances du monde du travail et s’adapter à ce nouvel environnement, voici les challenges auxquels l’immobilier d’entreprise devra faire face dans les années à venir. On vous propose de faire le point avec ces sept défis à relever.

Femme escaladant une falaise
@Pexels

1. Appliquer une stratégie de lutte contre le changement climatique

Une prise de conscience

La lutte contre le réchauffement climatique s’impose comme le défi n°1 des dirigeants du marché de l’immobilier d’entreprise. L’industrie de l’immobilier est un incontournable de l’économie française et cette question liée à la transformation environnementale reste la préoccupation majeure du secteur. En effet, 82% des décideurs reconnaissent être lucides face aux enjeux environnementaux, mais seuls 26% d’entre eux admettent que les actions mises en place ne sont pas à la hauteur de l’urgence climatique (enquête de JLL sur le Future of Work, 2022). C’est donc une réelle prise de conscience dans ce domaine, mais il reste du chemin à parcourir.

Des actions à mettre en place

Afin de se confronter aux exigences climatiques, le secteur doit répondre à une démarche responsable en mettant en place des actions concrètes. Selon Frédéric Motta, Directeur Général de WiredScore France : 63% des salariés jugent essentiel de travailler dans un bureau respectueux de l’environnement. L’idée première serait donc d’accroître ses investissements dans le domaine environnemental. Adopter une solide stratégie de durabilité en imaginant des immeubles intelligents, afin d’améliorer considérablement l’impact social et écologique des bâtiments. 

Parmi ces actions durables, voici ce que l’on pourrait trouver :

  • Choix de fournisseurs responsables et utilisation d’énergies renouvelables ;
  • Mise en place d’une prime verte dans les entreprises ;
  • Remplacement des systèmes de chauffage et d’éclairage vétustes grâce aux technologies intelligentes ;
  • Libération ou amélioration des espaces peu utilisés ;
  • Réduction du gaspillage de l’eau en mesurant la consommation réelle ;
  • Optimisation et réponses adaptées devant les comportements des occupants de l’immeuble grâce au Machine Learning ;
  • Respect des labels environnementaux (label ISR) ;
  • Limiter les déplacements professionnels et les trajets domicile-travail.

Ces principales mesures permettraient aux entreprises de proposer des espaces de travail à impact positif sur la société, dans le respect des normes environnementales. Le choix d’un avenir plus vert et plus intelligent n’est plus une tendance, mais bien une nécessité.

2. Offrir une meilleure qualité de vie au travail

Repenser les espaces de bureaux

Le deuxième défi majeur pour les entreprises est d’assurer une meilleure qualité de vie pour ses salariés. Les actifs sont davantage à la recherche d’un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, essentiellement après les expériences du confinement et du télétravail. Les décideurs sont de plus en plus convaincus que la qualité des lieux de travail est primordiale pour la motivation et le bien-être des employés. De cette manière, l’aménagement des surfaces est revisité afin de trouver le meilleur équilibre entre fonctionnalité et confort. Tous les bureaux ne sont pas obsolètes, mais devront être repensés. 

Les experts en immobilier d’entreprise devront alors retravailler les espaces de façon à s’y sentir comme à la maison :

  • Imaginer des zones plus chaleureuses ;
  • Aménager des lieux de rencontres ;
  • Mettre à disposition des espaces verts ;
  • Offrir plus de confort et du matériel ergonomique ;
  • Proposer des services : massages au bureau, salles de sieste ou encore séances de sport ;
  • Développer le Flex-Office.

Selon l’enquête de JLL sur le Futur of Work en 2022, 77% des décideurs mondiaux estiment que l’investissement dans la qualité des espaces est primordial. Des réflexions se multiplient sur la combinaison entre satisfaction au travail et productivité des salariés. Ainsi, les bureaux ont pour objectif de sortir d’une certaine rigidité pour évoluer vers un cadre plus agréable et innovant, de telle manière à conduire les actifs vers un épanouissement professionnel.

S’assurer une flexibilité des espaces

Selon la même enquête de JLL, 73% des décideurs immobiliers dans le monde prévoient de rendre tous les espaces ouverts et collaboratifs, sans bureau dédié. Côté France, 59% pensent à l’organisation en
Flex-Office. Un résultat un peu hésitant par rapport à l’international, mais néanmoins en amélioration. 

Une volonté d’emploi plus durable, socialement responsable et digital se dessine après la crise, le but étant de fournir une qualité de travail irréprochable aux salariés. Les Français devront espérer une flexibilité des espaces de bureaux dans les années à venir. Des solutions qui amènent les décideurs à repenser l’immobilier d’entreprise pour leurs clients.

Femme travaillant dans un open space
Espace de coworking

3. Favoriser le travail hybride et le travail nomade

Pendant la crise sanitaire, l’immobilier d’entreprise a laissé place au travail à domicile. Le télétravail a permis d’adopter de nouvelles stratégies et ce qui était temporaire au départ est devenu aujourd’hui une habitude.

La pandémie a-t-elle révolutionné le monde du travail et plus particulièrement le marché de l’immobilier de bureau ? Elle a inéluctablement permis de prendre un nouveau virage et de modifier la gestion immobilière des décideurs. L’activité hybride et nomade est devenue une norme, les attentes des salariés et des entreprises elles-mêmes sont en pleine mutation. Cette tendance met à mal certains espaces de travail trop rigides : le bureau doit devenir fonctionnel et modulable afin de renforcer le bien-être et la motivation des employés.

Le travail hybride

Dans un premier temps, les tendances visent à augmenter l’alternance entre distanciel et présentiel : proposer un modèle hybride et l’ancrer durablement serait un bon compromis pour offrir un équilibre aux actifs. La coexistence entre des salariés au bureau et des salariés à distance répondrait effectivement aux attentes des Français.

Les dirigeants doivent repenser en parallèle le bureau physique et en faire un lieu de travail collaboratif à vocation socialisatrice. En France, 47% des entreprises envisagent de soutenir cette progression contre 41% au niveau international, selon l’étude de JLL en 2022. Un optimisme notable des Français vis-à-vis de ces tendances et de ces stratégies d’évolution.

D’après la même enquête, 53% des entreprises à travers le monde rendront possible le télétravail de façon immuable pour tous leurs collaborateurs d’ici 2025. Une croissance d’envergure dans l’immobilier d’entreprise, d’où la nécessité d’adapter la gestion immobilière pour la mise en œuvre de ces nouvelles pratiques.

Le travail nomade

D’ici 2025, les salariés auront entièrement la main sur l’organisation de leurs journées, d’après JLL. Plus de la moitié des entreprises donneront les moyens à leurs employés de travailler partout. Plus poussé que le travail hybride, le nomadisme implique que les actifs n’ont pas un bureau, mais plusieurs. On peut souligner les tiers-lieux, les espaces de coworking, le Flex-Office précédemment cité, mais surtout le domicile. 

Les avantages du travail nomade pour les salariés et les entreprises :

  • Une plus grande autonomie ;
  • Une organisation souple et flexible ;
  • Une amélioration de la qualité de vie ;
  • Un meilleur équilibre entre activité professionnelle et temps personnel ;
  • Une plus grande motivation ;
  • Une diminution des déplacements ;
  • Une fidélisation des employés pour les entreprises ;
  • Une meilleure gestion des espaces de travail pour l’employeur.

Cette liste n’est pas exhaustive, il existe bien d’autres avantages à adopter cette nouvelle façon de collaborer. Le développement du télétravail amène les professionnels à se questionner sur l’avenir du marché immobilier. Alors, le nomadisme est-il l’avenir ? Peut-on définitivement se passer d’aller au bureau ?

Le parcours client à prioriser sur le marché de l’immobilier de bureau

Nous l’avons vu, le travail hybride et nomade sont certainement les enjeux majeurs dans la nouvelle gestion du marché immobilier. Cependant, les dirigeants affirment que le parcours client est une offre fondamentale dans le secteur, et donc, il ne saurait être 100% digitalisé. En réalité, c’est bien l’agent qui fait la différence. La partie conseil a une place importante dans le métier. Cela implique un changement d’approche avec plus de personnalisation et une meilleure adaptabilité au monde d’aujourd’hui. 

Certes, les entreprises seront amenées à digitaliser les services au maximum, mais l’accueil, le conseil et l’accompagnement feront toujours la différence selon les professionnels.

deux personnes se serrant la main
Unsplash @Cytonn Photography

4. Digitaliser les services dans l’immobilier d’entreprise

Pour rester compétitives et répondre aux évolutions des modes de consommation, les entreprises connaissent un fort besoin de transformation en matière de technologie. Le développement du numérique a profondément impacté l’immobilier, tant pour les particuliers que pour les professionnels. Le marché doit investir dans les technologies et la data afin de renforcer ses capacités d’adaptation et d’innovation. 

Un modèle phygital

L’idée est donc de se calquer sur un modèle phygital : parier sur une conjugaison entre digital et physique. La crise sanitaire a accéléré la digitalisation du secteur immobilier, notamment grâce au changement dans les méthodes de recherche. Un Français sur trois estime qu’une transaction ne nécessite pas forcément d’intervention physique et peut évoluer en ligne (mise en place des visites en 3D, par exemple). C’est le même principe qui s’applique à l’immobilier d’entreprise.

Cependant, dans le cadre d’un réel achat, les recherches en ligne n’empêchent pas la transaction physique finale, dans la majorité des cas. Ces technologies peuvent surtout amener le client à se projeter plus facilement et à affiner son choix avant de passer aux visites physiques. On observe donc une certaine fluidité grâce au passage au mobile-first. De plus, les réseaux sociaux devenus indispensables sur le marché permettent de développer une communauté, de partager de l’information et de se renseigner en temps réel sur les évolutions. 

Du point de vue des dirigeants, la technologie peut se mettre au service du bâtiment et de la gestion immobilière, mais aussi stimuler la performance des salariés. Les budgets de recherche & développement ont donc tout intérêt à être priorisés afin de renforcer les capacités d’innovation et la performance de cette activité. 

La PropTech

La PropTech désigne la digitalisation immobilière grâce aux nouvelles technologies. Elle est utilisée pour inventer l’immobilier de demain : elle redéfinit les codes d’un secteur en constante évolution. Startups, TPE, PME et autres acteurs du groupe se réunissent afin de fournir des produits innovants et technologiques. Le but ? Inventer des nouveaux concepts et modèles sur le marché pour créer l’immobilier du futur : un défi de plus à relever pour les experts.

À lire aussi : Bienvenue dans l’univers PropTech, où comment les startups révolutionnent l’immobilier

Los Angeles
Unsplash @Owen Lystrup

5. Repenser son management

L’entreprise libérée 

Un autre défi de taille pour les professionnels de l’immobilier est celui de repenser son management. Si on vous dit « entreprise libérée », cela vous parle ? Le concept est simple : faire confiance en ses collaborateurs, autonomiser les équipes, adopter une hiérarchie horizontale et réduire les dispositifs de contrôle en interne. Le but ? Permettre aux employés d’être plus libres, de prendre des initiatives et d’être plus intégrés dans l’avenir de l’entreprise. Contribuer et donner accès aux décisions stratégiques avec les supérieurs, un concept qui donne envie aux Français de s’investir davantage dans leur activité.

Passer du management classique à un management plus souple et plus ouvert, voici donc un défi à relever pour les professionnels du secteur. Tenir compte de l’avis des salariés et faire confiance, le fonctionnement de l’entreprise libérée repose sur l’autogestion des salariés. L’ambition de revoir tout le système hiérarchique, déconstruire le management classique pour cheminer vers un management participatif, c’est le pari à tenir dans les années à venir.

Accompagner les managers 

Quand on pense au Future of Work, on a souvent tendance à se pencher du côté des employés. Mais qu’en est-il côté managers ? 

Si nous souhaitons une transformation des organisations de travail, nous devons comprendre les deux parties : le salarié et l’entreprise. Une évolution des mentalités dans la hiérarchie nécessite un accompagnement du côté des managers. Leur donner les bons outils et surtout, du temps pour leurs collaborateurs, c’est la solution pour un bon modèle managérial. En effet, on pourra promettre n’importe quel management du futur, si le leader n’est pas accompagné ou mal guidé pour la gestion de son entreprise, on assistera plutôt à un résultat négatif. 

L’entreprise doit être formée pour répondre aux changements profonds du monde du travail. Le secteur de l’immobilier d’entreprise est en proie à cette mutation post Covid, l’exercice est plus difficile et les attentes des salariés de plus en plus fortes. Il est donc crucial d’accompagner au mieux les ressources humaines pour éviter un « management improvisé ».

Popwork est un outil simple pour l’entreprise et ses collaborateurs. L’application permet aux encadrants et au personnel de transformer des points réguliers, des conversations en actions concrètes. L’idée est de faire des feedbacks réguliers entre les équipes et de donner des outils concrets aux dirigeants afin d’améliorer et de renforcer leur management. Une solution simple et intuitive pour accompagner au mieux son entreprise vers des perspectives d’évolution.

6. Recruter de nouveaux talents en s’adaptant à la nouvelle génération

Comment se préparer à accueillir la génération Z, ces personnes nées après 1995 ? Ces jeunes actifs sont particulièrement aisés avec le numérique et ont des aspirations différentes des générations précédentes en matière de travail. L’immobilier d’entreprise a donc un défi de plus à relever : celui de s’adapter aux nouveaux arrivants, mais également de s’acclimater parfois avec quatre générations différentes dans ses bureaux. Il est donc important de comprendre ces nouveaux venus et de connaître leurs motivations et leurs attentes.  

D’après les dirigeants, la crise sanitaire a accéléré les difficultés de recrutement, en modifiant les prétentions des candidats. En effet, les nouveaux talents aspirent à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et épanouissement personnel, un rythme de travail différent et une rémunération de plus en plus importante. Les enjeux ne sont plus seulement d’atteindre une sécurité et une stabilité, mais également une plus grande flexibilité et une meilleure communication avec la hiérarchie. Les milléniaux, des personnes multitâches nées avec les nouvelles technologies, et donc désireuses d’avoir une plus grande autonomie. 

Le secteur de l’immobilier d’entreprise devra donc répondre à ces attentes et, avant tout, donner envie aux nouvelles recrues. Les valeurs les plus importantes pour cette nouvelle génération sont le plaisir de travailler, la transparence, le bien-être et l’autonomie. Il faudra donc donner des possibilités d’avancement, suivre la cadence technologique, ouvrir le dialogue et privilégier le bien-être au bureau.

Bien-être au travail
Unsplash @Mateus campos

7. Veiller et suivre la tendance : l’immobilier d’entreprise est en constante évolution

L’immobilier connaît une énergie de mutation, le secteur observe des besoins de plus en plus sophistiqués et complexes en matière de logistique et de bureaux. Afin de répondre aux attentes de manière plus ciblée, il faut se tenir à jour, faire de la veille, innover. Pour cela, il sera nécessaire de suivre de près le marché de la data et de s’intéresser aux nouvelles technologies. Être constamment à l’affût des nouvelles tendances, dans une réflexion qui doit intégrer le respect de l’environnement et la qualité de vie au travail.

L’immobilier participe à une transformation qui demande aux entreprises non seulement de s’adapter, mais aussi d’être constamment adaptables. Selon l’enquête de JLL, 77% des dirigeants mondiaux et 57% des Français s’attendent à un renforcement de leur pouvoir d’action d’ici 2025. Les décideurs devront concrétiser des actions et répondre aux attentes de l’ensemble des parties prenantes : les collaborateurs, les dirigeants, les actionnaires et la société civile.

Nous l’avons vu, les enjeux climatiques, numériques et humains transformeront les bureaux de demain. La liste des challenges à relever est vaste et complexe, mais pourtant immanquable. Lutter contre le réchauffement climatique, normaliser le travail hybride ou à domicile. Aller vers plus d’innovation et de digitalisation, mais aussi repenser son management et s’adapter aux nouvelles attentes pour recruter les jeunes talents de demain. Voici les défis de l’immobilier d’entreprise pour les années à venir.

Et vous, comment imaginez-vous l’avenir du marché immobilier ?

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