La recette pour une bonne sieste au travail

La sieste au travail… où en sommes-nous en 2018 ?

Généralement plébiscitée par les effectifs, elle reste néanmoins peu appliquée et même encore associée à de bons vieux clichés qui ont la vie dure. Qui dit que faire la sieste au travail était pour les paresseux ? Un grand nombre d’études démontre pourtant ses effets bénéfiques sur l’organisme et la performance du travailleur.

Elle reste ainsi un sujet qui fait débat… Heureusement, les consciences ont tendance à évoluer sur le sujet. Dans cet article, Hub-Grade brise la glace et les idées reçues, et vous propose une recette pour faire une bonne sieste au travail.

L’évolution des consciences sur la sieste au travail

Les modèles économiques passés (notamment ceux orientés vers le capitalisme et le profit, au détriment des salariés) ont remis en question la productivité et la pérennité de l’entreprise à long terme. Ce besoin d’être constamment performant a en quelque sorte éclipsé toute idée d’envisager de se reposer au travail.

Après de successives prises de conscience, les entreprises ont pu encore mieux intégrer les préoccupations et le bien-être des effectifs à leurs orientations stratégiques comme opérationnelles.

Dans notre contexte actuel, on peut dire que la sieste au travail n’est plus trop vue comme un élément négatif. Mais est-elle pour autant tolérée et encouragée au sein des entreprises françaises ?

La bonne idée pour une bonne sieste au travail : la cabine

La QVT change les mentalités

La Qualité de Vie au Travail (QVT) est un ensemble de pratiques et d’éléments qui mettent le travailleur dans des conditions de vie et de travail adéquates. Il est ainsi plus productif, plus réactif et plus heureux au travail. La QVT comprend 3 notions :

  • les conditions de travail, c’est-à-dire l’environnement de travail, l’aménagement de l’espace, les activités extra-professionnelles proposées…
  • sa capacité à agir et s’exprimer : participation, partenariats,
  • le contenu de son travail : autonomie, valeur du travail, travail apprenant…

Aujourd’hui, les entreprises se rendent compte de l’importance du bien-être du salarié et le lien avec sa productivité. De ce fait, beaucoup d’entre elles travaillent à l’amélioration de ces conditions de travail. En guise d’exemple, on assiste progressivement à l’apparition de coins de détente et des salles de sieste dans les entreprises.

La sieste au travail entre bien dans cette notion de mise en conditions du salarié dans la QVT. Une entreprise aurait donc tout intérêt à soumettre cette option à leur effectif.

Des tabous et des clichés à briser…

Si d’autres pays du globe adoptent volontiers ce concept (Chine, Japon, Espagne…), la France figure parmi les bonnes dernières, alors que pourtant certaines de nos régions en font l’apologie (Hello le Sud !). Les tabous sont encore là : sont-ils au moins valables et fondés ?

“Faire une petite sieste, c’est être fainéant” : FAUX

Je ne suis pas payé pour dormir, je dois continuer à travailler même si je fatigue car je ne veux pas passer pour un fainéant…

Imaginons ensemble. Petite mise en situation avec Régis, data scientist depuis 2 ans dans une entreprise à la Défense.

La sieste au travail : Régis is back

Après un repas copieux, arrive le fameux “coup de barre” de 13h00. Le travail redémarre à 13h30, et il faudrait tenir jusqu’à cette heure. Mais en faisant quoi ?

Aller dormir ? Que vont penser les autres ? Redémarrer ? Oui, mais ce soir, Régis a cours de tango…

Et le temps de répondre à cette énigme, il prend le risque de voir l’heure de la fin de pause arriver… Et redémarrer encore plus fatigué.

Seulement, son homologue, Marc, data scientist du même département, a pu piquer un petit somme de 15 minutes et repartir de plus belle. Il enchaîne réunion, travaux sur Excel, analyses de données… Une journée gagnée pour Marc, moins pour Régis.

La sieste au travail : Marc, l'exemple

Dommage… Plus d’un média et d’une étude relatent les bénéfices de celle-ci.

  • Même l’ancien président de la République Jacques Chirac défend la pratique, disant notamment qu’il était “maladroit de confondre sommeil et paresse” ou que “cette recette d’équilibre {est} à la portée de tous”…

La sieste, ce n’est QUE pour les enfants : FAUX

Le cliché voudrait que la sieste soit réservée aux enfants de maternelle. En prenant de l’âge, on a plus d’activités, plus de choses à faire, et on délaisse petit à petit ce rituel. A tort.

Contrairement aux idées reçues, le sommeil et la sieste (par extension) font partie des besoins physiologiques essentiels pour toutes tranches d’âges.

En plus des éléments recueillis sur la NASA, d’autres études révèlent les effets de la sieste sur l’organisme. Les nombreux bénéfices et vertus (productivité, créativité, concentration…) qui y sont liés laissent penser qu’une sieste, même courte, ne peut être que bénéfique pour un adulte.

Les adultes pourraient en prendre de la graine et reprendre les bonnes habitudes d’antan… En clair, se passer d’une sieste peut être préjudiciable. Si cela se vérifie pour le jeune enfant et ses besoins physiologiques, c’est aussi vrai pour ceux de l’adulte.

Faire une sieste fatigue encore plus… : FAUX

Le rythme biologique fonctionne par cycle. La civilisation romaine l’avait bien compris.

En gros, chaque jour, quand la sixième heure (“sexta hora – lat. sixième heure, origine du mot “sieste”) après le lever sonne, les Romains s’accordaient un petit temps de repos. Par exemple, pour un réveil à 7h00, le rythme imposait un repos à 13h00.

Suivre ce rythme, c’est se prémunir d’une fatigue prématurée ou d’un dérèglement du cycle. Cet exemple de rythme s’applique parfaitement au contexte actuel.

Pas si fous que ça, ces Romains.

L’exemple de Renault, made in France

Quelques entreprises ont déjà pu franchir le pas et reconnaître la sieste comme efficace. Les plus illustres exemples sont Google ou Apple…

En France, on compte le constructeur automobile Renault.

En 2014, dans ses locaux de Plessis-Robinson, près de Paris, la marque au losange a mis en place un espace de sieste, sous le nom de “Calm Space”. Bien équipé, confortable et muni de lumières tamisées, l’espace accueille aujourd’hui une moyenne de 60 personnes…

Seule limite : les hôtes du calm space ont pour obligation de ne pas dépasser 20 minutes de sieste. L’ouverture de cet espace par Renault représente un vrai progrès dans les mentalités.

Faire une sieste au travail : les prérequis

Que dit la loi sur la sieste au travail ?

La sieste au travail est certes recommandée par des spécialistes, mais pour limiter les abus, un cadre légal a dû être défini.

La sieste au travail : qu'en dit la justice ?

Que dit donc la législation ? La sieste au travail est-elle un sujet tabou parce que la loi ne l’accorde pas officiellement ?

Il n’existe aucune loi à proprement dit qui soit contre la sieste au travail. Cependant, si elle représente une atteinte au travail à exécuter (ex: en dehors des heures de pause) ou si elle n’est pas approuvée par la direction, elle peut constituer une faute grave et un motif de licenciement.

Pour que tous les travailleurs de l’entreprise soient sur la même longueur d’onde, il est possible d’insérer un article sur la sieste dans un règlement intérieur.

Un vrai besoin des actifs français

Les statistiques font état d’un fait marquant : les travailleurs français ont grand besoin de dormir. Plus d’1 Français sur 3 est en déficit de sommeil…

Une étude relatée par le site Parlons RH révèle même que :

  • uniquement 14% des actifs français estiment bien dormir
  • 80% ressentent de la fatigue de temps à autre…
La sieste au travail : les actifs Français souvent fatigués au travail

Les causes sont diverses : activité soutenue au travail, heures supplémentaires à la limite du présentéisme, gestion simultanée de la vie professionnelle et personnelle…

Cependant, la fatigue accumulée par le manque de sommeil peut être à l’origine de fâcheuses conséquences : moindre efficacité, mauvaise capacité à gérer le stress, tensions dans l’entreprise…

La sieste apparaît donc comme une solution logique.

En soi, l’idée du petit somme au travail plait à un grand nombre de travailleurs. Beaucoup pensent aux bénéfices qu’elles pourraient leur apporter. Mais peu sont ceux qui l’appliquent vraiment.

15 à 20 minutes : la bonne durée pour une sieste

Devant tous ses avantages, mais aussi le respect dû à l’entreprise et à la fonction occupée… Combien de temps une bonne sieste dure-t-elle ?

Il y a 3 différents types de sieste :

  • La grande sieste dure de 60 à 90 minutes, pour récupérer des longues dettes de sommeil
  • La sieste courte de 20 à 30 minutes, pour restaurer les performances physiques et intellectuelles
  • La micro-sieste de 5 à 10 minutes, pour rapidement recharger les batteries.

Réponse : La plus adaptée des 3 dans le contexte d’un travailleur pourrait être la sieste courte, de 15 à 20 minutes.

Celle-ci n’est cependant pas un sommeil profond. C’est un repos de courte durée, permettant de récupérer au niveau physique et de reprendre dans de bonnes conditions.

Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit donc pas dormir à outrance.

Les effets de la sieste au travail

La productivité et la créativité

Quand on sait qu’un travailleur est stimulé par un environnement de travail favorable, son implication, sa motivation et sa créativité sont d’autant plus grandes. De là à nous accorder 15 à 20 minutes de répit dans une “sieste flash” ? Pourquoi pas…

Les experts recommandant la sieste flash sont nombreux.

La NASA déclarait dans une de ses études, relatées dans le journal Le Monde, que la sieste au travail :

  • améliore la productivité de 35%
  • accroît les capacités d’apprentissage
  • et réduit les risques d’accidents de la circulation ou du travail.
La sieste au travail : améliore-t-elle les performances ?

Michèle Freud, sophrologue et auteur du guide “Se réconcilier avec le sommeil”, révèle que “notre besoin de repos est essentiel à notre équilibre et à la créativité.”

A cet effet, les salles de repos et les coins de détente sont de plus en plus investis par les travailleurs. (Renault et Kollori approuvent…)

La récupération et une meilleure gestion du stress

Malgré le fait qu’une sieste idéale ne dure “que de 15 à 20 minutes”, ses effets sont multiples. Les effets physiologiques sont nombreux : amélioration de la concentration, repos et récupération des acuités intellectuelles, meilleure gestion de la pression, des sautes d’humeur et du stress.

Premiers atteints par le besoin d’une rapide récupération : les collaborateurs ayant une vie de famille. Les enfants à amener ou ramener de l’école, qui peuvent les réveiller la nuit…

Mais ce n’est pas tout…

Par extension, la sieste au travail pourrait représenter un véritable levier de performance. Les entreprises qui l’instaureraient accordent ainsi leur confiance à leurs collaborateurs. Par conséquent, elles verraient leur climat interne s’améliorer, avec une meilleure ambiance et une plus grande bienveillance entre les travailleurs.

Reste plus qu’à convaincre les managers et dirigeants… mais il va y avoir du travail.

La plus belle heure de la vie, c’est l’heure de la sieste. – Grégoire Lacroix

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