Labels, agréments, accréditations, certifications sont tout autour de nous. On peut les voir fleurir un peu partout aujourd’hui, apposés sur des produits, des affiches, sur les réseaux sociaux, ou sur une page internet d’une entreprise… Ces petits logos attirent notre œil et il en existe tellement que ne pas en voir quelque part se fait de plus en plus rare.
Les mentalités évoluent et aujourd’hui de plus en plus d’acteurs accordent de l’importance aux thématiques RSE. C’est désormais un point clé de la stratégie d’entreprise et il n’est pas rare qu’elles consacrent aujourd’hui du temps à travailler à l’amélioration de plusieurs process internes en ce sens. Que ce soit pour limiter leur empreinte carbone, maximiser le bien-être au travail des salariés, mieux gérer leurs ressources ou travailler sur des projets à impact sociétaux positifs, les entreprises cherchent à se faire accompagner par des acteurs spécialistes de ces thématiques.
Recevoir un label, une certification, un accréditation ou un agrément, c’est une belle opportunité pour une entreprise ! C’est la possibilité de faire des changements impactant en son sein, cela permet de travailler son image, de décrocher de nouveaux contrats et clients, mais aussi d’améliorer l’engagement des collaborateurs.
Alors, quelles sont les différences entre toutes ces « récompenses » ? Mais aussi, qu’est-ce qu’elles signifient pour les entreprises, pour les clients, salariés et potentiels futurs candidats ? Aujourd’hui, Hub-Grade vous explique tout sur un phénomène qui se démocratise.
Label, certification, agrément : quelles différences entre toutes ces « récompenses »?
Qu’est-ce qu’un label ?
C’est un outil qui garantit que les produits ou services d’une entreprise répondent à tous les critères de qualité requis pour une thématique donnée. Il est décerné par un organisme spécifique indépendant (public ou privé) qui évalue différents critères selon leur cahier des charges.
Le label représente donc un gage de qualité selon les critères de l’organisme qui le délivre. Il appartient à chaque entreprise (et à chaque citoyen plus généralement) de se renseigner sur la fiabilité des organismes et les labels qu’ils délivrent, pour estimer si cette récompense est vraiment gage de qualité.
Qu’est-ce qu’un agrément ?
Un agrément est une autorisation spécifique émanant d’une autorité compétente à le délivrer. C’est donc une autorisation officielle délivrée à un tiers pour exercer son activité.
Qu’est-ce qu’une accréditation ?
Une accréditation évalue les compétences des personnes physiques ou morales dans un champ d’action défini. Un organisme accréditeur estime si vous ou votre organisation répond aux exigences en termes de compétences techniques pour évoluer dans un domaine.
Qu’est-ce qu’une certification ?
Une certification, à l’instar du label, atteste de la conformité d’une personne physique ou morale à des critères spécifiques fixées par une autorité compétente. Si vous répondez à tous les critères, cette autorité vous délivrera un certificat prouvant que vous êtes en phase avec les normes. La certification est donc encadrée par la loi et est plus fiable que le label.
Typologie des labels RSE existant
Il existe énormément de labels RSE. Sans être exhaustif, on vous propose une liste des incontournables et plus reconnus sur le marché :
1) Les labels généralistes
Ils peuvent être décernés à n’importe quelle organisation ou entreprise et portent sur toutes les problématiques RSE existantes.
Le label B Corp
Ce label a été lancé fin 2015 en France. Il récompense des entreprises qui n’ont pas le profit pour seul objectif mais qui développent en parallèle un projet de création collective qui sert l’intérêt public. Le but de ce label est de réduire les inégalités, la pauvreté et de créer un environnement plus sain. Les entreprises labellisées sont réévaluées tous les trois ans. Toutes les entreprises à but lucratif ayant au moins 1 an d’ancienneté sont éligibles.
Engagé RSE
Cette attestation créée par AFNOR est remise à une organisation après avoir été évaluée sur ses performances au regard de références internationales comme l’ISO 26 000, SD 21 000 ou GRI (Global Reporting Initiative). Elle permet aux organisations labellisées de progresser dans leur performance RSE et d’afficher publiquement leurs engagements. Les entreprises labellisées reçoivent le logo Engagé RSE pour une durée de trois ans.
Lucie
Ce label créé en 2007 aligne ses critères sur la norme ISO 26 000 et décline son offre selon le secteur de l’entreprise qui souhaite être labellisée. Après l’évaluation, l’entreprise reçoit un rapport afin de savoir où en est sa démarche RSE et les actions qu’elle peut entreprendre pour s’améliorer. 18 mois après avoir reçu le label, l’entreprise est réévaluée afin de faire un point sur ses engagements.
2) Les labels sectoriels
Ils sont adaptés à des secteurs d’activité déterminés (Immobilier, commerce, etc.) et traitent l’ensemble des thématiques RSE.
Coopératives So Responsable
Ce label a été créé en 2019 par la Coopération Agricole et l’AFNOR. Y sont éligibles seulement les coopérations qui abordent des enjeux propres à ces dernières, tels que le lien entre la coopération et les agriculteurs ou encore les enjeux environnementaux liés au domaine agroalimentaire.
BioED
Ce label est réservé aux entreprises dont au moins 10 % du chiffre d’affaires total provient du bio ; mais seules celles dont au moins 50 % du chiffre d’affaires total provient du bio peuvent communiquer sur ce label. Les entreprises labellisées sont réévalués tous les ans par un organisme de contrôle indépendant.
3) Les labels thématiques
Ils concernent un sujet précis de la RSE et s’adaptent donc aux différentes organisations et entreprises. Ils permettent de récompenser les efforts fournis sur des thématiques telles que le développement durable, la qualité de vie des collaborateurs, etc.
Happy At Work
Le label Happy at Work est un label développé par la société ChooseMyCompany, qui recense les sociétés où il fait bon travailler. Afin d’obtenir le Label Happy at Work, les salariés répondent à 18 questions sur la base du volontariat. Les sujets évoqués sont le développement professionnel, l’environnement de travail, le management, la motivation, le salaire, la reconnaissance, le plaisir et la fierté éprouvés par les équipes au quotidien.
Diversité
Le label Diversité a été créé par l’État en 2008 et est décerné par l’AFNOR. Il reconnaît et valorise l’engagement d’un organisme pour lutter contre tout type de discrimination et promeut la diversité dans la gestion des ressources humaines. Pour cela, le label se base sur 24 critères de discrimination parmi lesquels l’âge, l’origine, la religion ou encore l’orientation sexuelle.
Quels avantages pour les entreprises de posséder un label ou une certification RSE ?
Il y a trois avantages essentiels à détenir un label, une certification ou un agrément : c’est un argument de vente, ils permettent de valoriser la marque employeur et ils sont l’expression d’une réelle démarche éthique et d’une volonté d’amélioration interne.
Un argument de vente
C’est un atout concurrentiel intéressant car ils apportent à l’entreprise un élément différenciant par rapport aux concurrents. Cela peut vous permettre de trouver plus facilement des clients, des financements, de remporter des appels d’offres ou même d’avoir une meilleure couverture médiatique.
Valorisation de la marque employeur
C’est-à-dire une amélioration de l’image perçue de l’entreprise en interne (auprès des collaborateurs) comme en externe, auprès du grand public (envers les clients actuels et les potentiels futurs clients / candidats).
Une réelle démarche éthique et une amélioration des process
Ils sont la preuve d’une vraie volonté d’amélioration de vos produits ou services, en phase avec les enjeux majeurs actuels. Une amélioration des process qui peut amener à une réduction des coûts en utilisant mieux les ressources à votre disposition.
Quels sont les inconvénients pour les entreprises ?
Vous l’aurez compris, toutes ces récompenses font l’objet d’études. Un organisme étudie votre cas selon un cahier des charges qui leur est propre. Le premier inconvénient est donc le temps. Cela demande d’investir du temps et des ressources à l’obtention de l’une de ces validations.
L’obtention n’est pas toujours l’étape finale. Dans le cas des labels et certifications, il y a très souvent un suivi qui est fait et qui consiste en divers contrôles et audits (parfois à l’improviste) qui peuvent vous retirer votre label ou votre certification si vous n’êtes plus dans la norme. C’est un investissement de temps et de ressources constant qui ne peut pas être mené par toutes les entreprises (notamment les plus petites).
Il y a la question de l’argent qui rentre également en compte. Un bon nombre de ces validations sont coûteuses, à un prix plus ou moins élevé selon les organismes accréditeurs. De manière générale, ce sont souvent les contrôles et audits qui sont payants, mais nécessaires à l’obtention de la validation. Là encore, ce n’est pas accessible pour toutes les bourses, et de nombreuses PME qui peuvent en bénéficier sur le papier ne peuvent pas se le permettre.
Enfin, il reste la question de l’image. Avec les enjeux actuels dans le monde (le développement durable, l’économie, la qualité de production, les conditions de travail, etc…) il est facile de crier au greenwashing. Quand on voit que certaines entreprises (dont certains super pollueurs) reçoivent des labels liés à “l’amélioration de la qualité environnementale”, oui, il est facile de penser au greenwashing. Le risque ici est celui d’un « bad buzz » tout simplement. Notamment pour les grandes entreprises qui peuvent allouer un beaucoup de ressources (humaines et financières) à l’obtention de certaines validations pour améliorer leur marque employeur.
Quelle image cela donne aux clients et futurs candidats ?
Ces labels et certifications donnent des informations sur vous. Pour beaucoup, ce sont des gages de qualité et des preuves de votre engagement dans une ou plusieurs thématiques données (écologie, bien-être des salariés, recyclage, environnement de travail, etc.). C’est un excellent point quand on sait qu’aujourd’hui de plus en plus de clients et candidats se tournent uniquement vers des entreprises qui affichent une volonté d’améliorer les choses. Travailler sa RSE et chercher à obtenir un label ou une certification pour les efforts fournis est donc un excellent moyen de développer ses relations commerciales et d’attirer des futurs talents.
Quels sont les critères à prendre en compte pour choisir un label ou une certification RSE?
Le site du Gouvernement répertorie 10 principes à suivre pour se tourner vers des labels RSE robustes et crédibles.
Votre devoir en tant qu’organisation cherchant à obtenir un label est de choisir consciencieusement ce dernier. C’est-à-dire choisir un label sérieux, qui correspond à vos ambitions, vos moyens et qui est réalisé par un organisme accréditeur crédible. Pour vous aider dans votre démarche, vous pouvez vous référer à ces quelques critères :
Impact du label
Le cahier des charges du label propose des actions allant plus loin que ce que dit la réglementation en vigueur. Le label propose donc une vraie amélioration des choses en profondeur.
Indépendance de l’organisme accréditeur
Ni l’entreprise qui cherche à recevoir le label, ni l’organisme qui l’a créé ne doivent prendre part au processus d’attribution.
Suivi des prérequis pour obtenir le label
Réalisation d’un deuxième audit, voire plusieurs, à la suite de l’attribution du label pour garantir que les conditions de son obtention et les efforts fournis sont maintenus dans le temps.
Ancienneté de création du label
Il faut prendre en compte le nombre d’entreprises labellisées et la date de création du label.
Entre réel engagement et simple action de communication
Comme d’habitude, tout n’est pas manichéen. Il y a (fort heureusement) un très grand nombre d’entreprises de toutes tailles qui se tournent vers l’obtention de ces validations pour de réels engagements RSE sur lesquels ils travaillent (réduction de l’empreinte carbone, bien-être des salariés, qualité de la collaboration avec d’autres acteurs économiques, réduction / meilleur tri des déchets, etc…).
Il ne faut pas oublier que ces validations sont obtenues à l’issue de contrôles par des organismes indépendants. Ce n’est pas parce qu’il faut payer pour obtenir une certification ou un label que vous serez sûrs de l’avoir. Cela demande un vrai travail de chaque instant en interne pour obtenir cette récompense et la conserver jusqu’à son expiration. Les organismes sérieux choisissent prudemment à qui ils desservent ces titres.
Avec la multiplication des labels et certifications, il est de notre responsabilité de nous éduquer sur le sujet pour différencier ceux qui ont une réelle valeur ajoutée, qui récompensent un vrai travail de fond de la RSE, de ceux qui sont là principalement pour améliorer son image, pour masquer la face cachée de certaines entreprises.