Phénomène de mode ou créé pour durer ? Le coworking fait l’unanimité aujourd’hui, mais doit déjà faire face à un besoin de renouvellement et de réinvention… Focus sur les nouveaux usages du coworking.
Le coworking, une pratique qui n’est plus si nouvelle que ça…
C’est un phénomène d’ampleur internationale ayant profondément changé les usages du marché de l’immobilier de bureaux français. Mais c’était aussi une nécessité absolue, au regard du nombre d’espaces de travail inutilisés, d’immeubles de bureaux vides et de la crise de la construction. Le coworking a apporté ainsi d’intéressantes alternatives, non seulement pour les propriétaires de bâtiments, qui voient leurs espaces vacants être utilisés, mais aussi pour les entrepreneurs.
Produit phare de l’économie collaborative, nombreux sont ceux qui furent convaincus par l’espace de coworking.
Il n’est pourtant pas une pratique nouvelle. Démocratisée au point d’être très prisée entre la fin des années 2000 et le début des années 2010, les premiers espaces de coworking ont vu le jour à l’aube du nouveau millénaire. En France, le premier espace a ouvert en 2008. En 2016, il y a plus de 400 espaces et le nombre de tiers-lieu a littéralement explosé : plus de 800 en 2016 (le nombre a triplé en 6 ans).
Maintenant que le marché du coworking semble parvenir à une certaine maturité, il n’est pas anodin de voir se diversifier l’offre. De nouveaux espaces apparaissent, toujours plus design, axés sur la construction de la communauté ou prenant place dans des endroits peu communs, voire atypiques (WeWork en France, Now Coworking au garage Citroën de Lyon 7ème, des espaces de coworking dans des restaurants-cafés…). De ce fait, par ses nouvelles pratiques, la demande croissante, les enseignes qui se multiplient ; le coworking arrive à un stade de maturité et a besoin de se réinventer.
L’arrivée du géant américain du coworking WeWork sur le marché français prouve d’ailleurs cette maturité. La question se pose désormais : le coworking est-il un effet de mode ou est-il parti pour rester durablement ?
Un marché immobilier en constante évolution
La digitalisation des pratiques
Le succès du coworking s’appuie sur la conjoncture et la création de nouveaux modèles économiques. Mais, surtout, il s’attache à de profonds changements opérés sur le marché du travail. La digitalisation de celui-ci ainsi que les nouvelles technologies ont aidé à la création de nouvelles professions, mais aussi participé à l’émancipation de certains acteurs économiques, poussés à créer leur propre activité.
Le besoin de flexibilité
Ainsi, le coworking apparaît comme une solution évidente ! Cependant, il arrive que certains de ces demandeurs d’espaces prennent d’autres orientations professionnelles, voient leur activité se développer, se font repérer par des entreprises, voient leur besoin de flexibilité accrue… Un ensemble des raisons qu’ils peuvent avoir et les poussent à quitter l’espace.
Les demandeurs d’espace attendent du coworking une amélioration de la productivité et recherchent une sécurité et une plus grande flexibilité pour leur activité. Tout en se forgeant un réseau, cela leur permet aussi de concilier plusieurs activités ensemble.
Astrid Meslier, directrice de l’espace de coworking La Ruche à Paris. Interrogée par les Echos, elle disait :
« Si le monde d’hier a vu naître le co-working, nos communautés apprenantes d’aujourd’hui laisseront donc naturellement place à de véritables écosystèmes innovants demain. Des écosystèmes qui ne se contenteront plus d’espaces physiques urbains, mais qui intègreront désormais l’ensemble de nos territoires français, via des partages de savoirs et collaborations nouvelles permises par le numérique.”
On comprend ainsi que le coworking est à un tournant. C’est à son tour être à l’origine de nouveaux usages. En voici quelques uns…
Les nouveaux usages du coworking
Espaces de bureaux pour startups
Certaines entreprises ne pouvant plus recourir au coworking faute d’espace, voire de moyens, font le choix de s’inspirer d’espaces de coworking. Elles ouvrent ainsi elles-mêmes leur propre espace de bureaux. Le but de la démarche est simple : avoir leur propre espace de travail et l’indépendance qui en découle. Il s’agit aussi d’accueillir d’autres structures en développement, fédérer un réseau de professionnels, en vue de mutualiser les compétences et générer des liquidités supplémentaires.
C’est notamment le cas de la start-up Hub-Grade, qui a récemment ouvert son propre espace : Le 174. Il s’agit d’un espace de bureaux dédié aux start-ups à louer à Lyon 7ème, en plein cœur d’un écosystème numérique/digital lyonnais en constante ébullition. Des bureaux fermés, doubles et bureaux pour start-up sont encore disponibles !
Cohoming
Freelances, entrepreneurs, télétravailleurs : ils sont de plus en plus nombreux à travailler depuis leur domicile. Rien de tel pour justement prévenir les charges superflues, réduire les nuisances sonores, adopter une plus grande flexibilité…
Une nouvelle forme de travail, très hybride, est dernièrement née : le cohoming. Comprenez-y : le coworking à domicile.
Il est ainsi possible d’aller travailler chez un cohomer, ou au contraire en recevoir. Idéal pour forger un réseau et fédérer différentes compétences en un espace.
Néanmoins, cette forme de travail est bien plus adaptée aux structures unipersonnelles et aux télétravailleurs…
Corpoworking
Les grandes entreprises et grands groupes ont aussi voulu profiter de cette véritable tendance que représente le coworking. Si certains préfèrent utiliser les espaces disponibles en y affectant une partie de leurs effectifs, d’autres entreprises ouvrent leur propre espace, dans le but d’y accueillir elles-mêmes de plus petites structures. Le but n’est pas forcément de les absorber, mais de faire bénéficier de la totalité de leurs espaces. Une façon participer à la démocratisation des nouvelles formes de travail (télétravail, portage salarial…).
On appelle cette tendance de plus en plus adoptée le corpoworking (corporate-coworking).