Coworking en Chine : les aventures d’Alexia de Picanova

Aujourd’hui, Hub-Grade voyage ! On donne la parole à Alexia Michel, Head of Operations chez Picanova Group, et basée à plus de 9000 km d’ici… à Shanghaï !

Dans le cadre de l’implantation de l’entreprise qu’elle représente sur le marché chinois, elle nous en dit plus sur son expérience en espace de coworking en Chine

« Le coworking en Chine, on n’y est pas juste pour louer un espace, mais pour faire partie intégrante d’une communauté.« 

Présentation

HUB-GRADE – Bonjour Alexia, merci d’accepter de répondre à nos questions ! Pourrais-tu te présenter dans un premier temps ? Ton emploi actuel ? L’entreprise Picanova ? Ton parcours ?

Bonjour Hub-Grade ! Alors je me présente : je m’appelle Alexia Michel et j’ai 29 ans, je suis “Head of Operations in China”, autrement dit responsable des opérations en Chine, pour Picanova Group. Cette entreprise est #1 dans le digital printing, avec des usines en Allemagne, aux USA, en Lettonie et bientôt en Chine. Elle est aujourd’hui en phase de développement sur le marché chinois et c’est pour ça que j’y suis !

Coworking en Chine : Picanova, l'entreprise d'Alexia

En réalité, je vis en Chine depuis 8 ans, et j’ai toujours travaillé dans le milieu du digital et du e-commerce, dans le secteur du lifestyle et de bien-être. Cela m’a amenée à occuper différents postes (Digital Project Manager, Directrice des opérations…), ainsi qu’à travailler pour des sites comme Aujourdhui.com, aux Philippines et en Chine. J’ai aussi pu créer ma propre agence, dans le lifestyle, les vins et les spiritueux, que j’ai finalement vendue.  

HUB-GRADE – Qu’est-ce qui t’a amenée à aller travailler en Chine ? Qu’est-ce qui t’a motivée au point de faire le grand saut ?

J’ai toujours eu un background digital, arts et médias. Et quand on a 21 ans, un côté aventurier et qu’on voit comme le monde bouge (nouveaux produits / services…), on se rend compte que la Chine peut être intéressante. Ce pays a pour moi été une option privilégiée. J’y allais avec mon copain en plus. Le temps est vite passé, cela fait déjà 8 ans aujourd’hui.

HUB-GRADE – Alors raconte-nous : un tel poste, une telle destination, de tels challenges… Comment le vis-tu ? On imagine qu’un temps d’adaptation est nécessaire…

C’est plus facile d’être familier avec la Chine quand on y a vécu la quasi-totalité de sa carrière professionnelle.

Coworking en Chine : destination Shanghaï

Aujourd’hui, disons que ce temps d’adaptation n’est pas celui qu’on croirait… Le temps d’adaptation est nécessaire du côté de l’entreprise occidentale, qui doit s’habituer à la culture et aux pratiques. Le marché chinois représente toujours à peu près les mêmes approches en termes de retail ou de commerce. Une fois qu’on connaît les industries locales, c’est vraiment à l’entreprise occidentale de s’adapter.

Quand on a affaire à une entreprise qui connait comment le marché chinois fonctionne, c’est plus simple. C’est le cas avec Picanova, qui m’a offert cette belle opportunité.

L’espace de coworking Xnode

HUB-GRADE – Pourrais-tu nous décrire l’espace de travail que tu occupes actuellement ? En quoi est-ce différent de ce que tu as précédemment vécu en France par exemple ?

Je suis actuellement à l’espace Xnode, qui est à la fois un coworking et un incubateur 100% chinois. Il est dans un bâtiment de 3 étages au centre de Shanghaï et a été créé par des CTO chinois. On peut y trouver des bureaux fermés/clos, des hot desks et un open space. C’est d’ailleurs là où je me trouve.

Coworking en Chine : l'espace de coworking Xnode

Les différences sont multiples : le contexte est donc chinois, la dynamique est différente, il y a un vrai esprit de communauté. Beaucoup d’interactions entre les entreprises, on forge cette communauté au moyen de la messagerie WeChat…

Il n’y a pas non plus de profil de coworkers type : on a des sociétés, des associations, des start-ups ou des branches. Il y a cependant une dominance web/internet/mobile/digital. Par exemple, on retrouve Le Wagon, école de code française, BNP Paribas, ou encore un incubateur pour des entrepreneurs féminins…

Donc c’est différent et appréciable par la configuration, l’espace, les services…

coworking en chine, Xnode

Chez Xnode, on n’est pas là juste pour louer l’espace, contrairement à d’autres espaces de coworking… Bien que certains peuvent proposer de supers espaces, c’est plus qu’une question d’argent ici… On met vraiment l’accent sur la communauté et le networking.

HUB-GRADE – Beaucoup d’idées préconçues sont montées autour du travail en Chine, comme étant soutenu et assez intense. Comment travaille-t-on en Chine ? Quelles sont les différences majeures dans les habitudes de travail ?

Premièrement, il faut savoir qu’il n’y a pas de chômage en Chine.

Coworking en Chine : des différentes habitudes de travail ?

Ensuite, je dirais qu’il y a 3 types de rythme de travail :

  • Le premier, c’est le rythme de l’employé chinois, qui travaille H24 et 7 jours sur 7. Cela existe encore, surtout dans les usines situées dans les coins reculés. Ce sont des conditions de travail intensives, mais heureusement il y a de plus en plus de protection du salarié.
  • Le deuxième, on peut l’appeler le “white collar” / col blanc en français. Celui-là correspond à l’employé de bureau lambda, qui travaille avec des horaires définis… Il ne travaille pas spécialement de manière intensive contrairement à d’autres. Et il peut quitter son travail quand il en a envie… C’est une catégorie de travailleurs avec un turnover très important.
  • Ensuite, le dernier type, ce sont les personnes qui travaillent dans le digital ou le e-commerce. Derrière leur philosophie, il y a une ferme volonté, un “rêve chinois”, qui les anime et les pousse à travailler sans compter les heures (8:00 à 20:00). Ils en veulent vraiment, quoi. Une des entreprises où je travaillais avant a été montée par un ancien d’Alibaba, et il y avait un campus, un restaurant dans l’entreprise, une forte culture d’entreprise… Tout pour attacher les travailleurs à l’entreprise et optimiser leur productivité.

À l’espace de coworking Xnode, je dirais qu’on est entre la 2ème et la 3ème catégorie.

HUB-GRADE – Le coworking est une expérience sociale et professionnelle. Tu peux nous aider à casser un mythe… Le coworking correspond-il bien aux habitudes de travail locales ?

Un coworking en Chine est-il un espace vivant ou entend-on les mouches voler ? (C’est là où tu peux nous raconter des anecdotes marrantes !!)

Alors, on travaille dans une configuration open space… Donc il y a des interactions entre les entreprises, mais ce n’est pas non plus la jungle. On sait qu’on a besoin de travailler. Des évènements sont organisés pour fédérer la communauté : des meetups tous les mois, pour parler de nos activités respectives… On dialogue via WeChat, on se tient au courant les uns les autres… Donc tout cela rend l’espace vivant.

Et à l’heure où je vous parle… un gars vient de se poser en face de moi avec son café, son ordi… et il porte un bonnet de bain ! C’est assez incroyable, on a un peu l’impression d’être dans un film loufoque. Remarque… Peut-être qu’il bosse dans une entreprise qui fait des bonnets de bain… C’est marrant, non ?

L’espace de travail idéal

HUB-GRADE – Oui… On peine un peu à imaginer, mais c’est marrant ! On continue.

Pour toi, quel est l’espace de travail idéal ? Quel espace conditionne la productivité ?

Un espace qui laisse le choix entre l’open space, l’espace clos et les espaces de détente / relaxation, je pense. C’est aussi intéressant d’avoir une certaine fluidité entre ces espaces, passer de l’un à l’autre sans souci. Rester statique au contraire peut la réduire.

Coworking en Chine : l'espace de travail idéal

J’ajouterais que ça doit aussi être un espace où on arrive à faire la balance entre l’espace de travail et l’espace personnel.

HUB-GRADE – Enfin, selon toi, comment travaillerons-nous dans 50-100 ans ?

On travaillera plus !  🙂

On vivra la notion de travail de manière extrêmement différente à celle d’aujourd’hui. Actuellement, on a des sujets d’entertainment (divertissement) au travail, mélanges entre vie pro – perso, le revenu universel, l’IA… Tout cela amènera à la disparition de professions et la montée en puissance de l’empowerment. Par exemple, chaque personne ne se sentira plus au travail, mais avec une activité rémunératrice qu’il aura choisie au quotidien.

Tout cela accompagné d’un effet de réseau d’innovation, du changement des mentalités, qui générera croissance et revenus… Cela donnera une activité qui ne sera plus perçue comme un travail ou une contrainte. Enfin j’espère.

Je pense aussi à une évolution vers le bien-être que chacun attend. Ca ne peut qu’aller dans ce sens, et ça ne remettra pas en cause la productivité des entreprises. Au contraire, tout cela la rendra plus pérenne.

Merci Alexia pour tes brillantes réponses !

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