Comment travaillerons-nous à l’avenir ? À quoi pourra bien ressembler le bureau du futur ? À quoi ressembleront nos espaces de travail d’ici 20 ans ? Seront-ils respectueux de l’environnement ? Autant de questions qu’il devient courant de se poser. Elles sont soulevées d’autant plus que les habitudes de travail traditionnelles sont remises en question par les nouvelles technologies et les jeunes générations.
L’heure de la prise de conscience écologique
À une heure où tout un chacun (ou presque, bonjour M. Trump) est préoccupé par la préservation de l’environnement et où des rencontres s’organisent dans le but de mettre en place des moyens concrets pour préserver la planète, il peut être intéressant de se demander dans quels cadres professionnels ces réflexions et solutions peuvent s’appliquer.
L’écologie : une préoccupation également légitime dans l’univers professionnel
Le sujet est très simple : l’écologie est une préoccupation présente dans tous les cadres de vie possibles. Ainsi, le développement raisonné et l’efficience énergétique sont au centre de tous les débats, tous secteurs confondus : automobile, construction, ingénierie, architecture et immobilier…
Face à ces enjeux, des moyens dissuasifs ou incitatifs ont été mis en place. Par exemple : bonus/malus écologique, éco-taxe, étiquette-énergie, digitalisation des procédés… Des mesures ont également été prises pour sensibiliser et pousser tout un chacun vers une consommation plus saine.
La mise en place de mesures politiques pour tout espace privé et public
Du côté du gouvernement, l’ancien Président de la République François Hollande a signé un décret intitulé “Bâtiments Tertiaires”, juste avant la fin de son mandat, sommant les propriétaires de bureaux de rapidement mettre leurs espaces aux normes.
L’objectif de cette nouvel élément de loi : la réduction de la consommation d’énergie de 25% d’ici à 2020 et 40% d’ici à 2030, pour les surfaces de + de 2 000m², privées et publiques (donc plus de 800 millions de m² en France). Cela fait notamment suite à la loi de la transition énergétique, votée en 2015, poussant notamment à la consommation d’énergies renouvelables. Un sérieux effort devra ainsi être consenti dans tous les espaces. Des aides financières à la rénovation énergétique sont mises en place pour inciter le plus grand nombre à passer à l’action.
Et pour les bureaux ? Histoire de #MakeYourOfficeGreatAgain ?
L’écologie, au centre des préoccupations du bureau du futur
Ces dernières années on remis en cause les techniques classiques des bâtisseurs. En effet, face aux importantes dépenses énergétiques consenties, l’usage d’énergies fossiles et de matériaux dangereux au point de vue environnemental et écologique, un grand nombre de professionnels ont été contraints de remettre en question leurs procédés. C’est notamment le problème rencontré lors des constructions d’immeubles de bureaux : en plus de les faire émerger par des procédés énergivores, un grand nombre d’immeubles, d’espaces et de bureaux demeurent vacants. Dans le meilleur des cas, à savoir si un espace de bureaux est utilisé par une entreprise, les dépenses en termes d’énergie y sont conséquentes.
La construction écologique
Le bon choix de matériaux : le bio-sourcé
Les moyens d’incitation à la construction avec des matériaux écologiques sont légion. D’ailleurs, les concepteurs de bâtiment et les architectes y sont de plus en plus sensibles.
L’utilisation de matériaux dits « bio-sourcés » commence à être mise en place chez les artisans et parfois même les grands constructeurs? Il s’agit de matériaux issus de la biomasse d’origine animale ou végétale : bois, liège, paille, chanvre, ouate de cellulose, lin, textile recyclé, chènevotte, laine de mouton. Le Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer/Ministère du logement et de l’habitat durable travaille d’ailleurs depuis 2010 à industrialiser et étendre la filière à travers les actions de la Direction Générale de l’Aménagement, du Logement, et de la Nature.
Des matériaux innovants et futuristes
Les professionnels du bâtiments intègrent donc des matières et des procédés respectueux de l’environnement, réduisant l’émission d’énergies grises et (- parfois /ou) du bien-être de leurs occupants :
- Matériaux dits « à changement de phases » qui ont ont la propriété d’être régulateur de chaleur ;
- Briques isolantes fabriquée à partir de champignons (écologique, recyclable, léger, isolant et anti-allergénique) ;
- Plâtre anti-pollution ;
- Briques en papier ;
- Béton transparent qui laisse passer la lumière grâce à l’intégration dans sa composition de fibres optiques ;
- Carrelage bio-compatible en epoxy et huile de lin et fibres naturelles ;
- Membranes respirantes (pour les toits notamment)
- Bois renforcé…
Ainsi, de nouveaux projets de construction de bâtiments sont en cours, notamment dans des quartiers d’affaires réputés. Le dernier projet en date : l’aménagement de bureaux dans des immeubles en bois massif au coeur du quartier de la Défense. Matière isolante, le bois fonctionnera comme un piège à carbone, et par conséquent, participera à la lutte contre le réchauffement climatique.
Les quartiers d’affaires et l’écologie
Carpe Diem : la tour écologique de la Défense
C’est la tour la plus écologique de France. Qualifiée de « gratte-ciel », elle monte à 166 mètres et peut accueillir 3 000 personnes. Le plus intéressant, c’est que le coût de charges pour les occupants s’élèvent au moment de sa livraison en 2013 à 65 euros du mètre carré par an, soit 50 euros de moins qu’une tour de construction ancienne.
L’Espace Défense Seine Arche en pleine transition énergétique et écologique
Étendue sur plus de 564 hectares, le développement de l’Espace Défense Seine Arche est une plan d’intérêt général. L’objectif ? Opérer des transformations d’urbanisme et d’aménagement majeures qui contribueront à faire évoluer son modèle et garantir son statut de référence et moteur économique international.
Ainsi, l’espace est, jusqu’en 2025, un terrain d’expérimentation. Les problématiques climatiques et environnementales se situent au cœur des réflexions.
Dans ce contexte, un quartier d’affaire international tel que l’Espace Défense Seine Arche s’engage sur certaines responsabilités en pensant le développant de son espace :
- réduction de ses émissions de gaz à effet de serre ;
- grande à la végétalisation et à l’eau ;
- réflexion sur les consommations d’énergie…
L’usage et la diffusion de la technologie est également un élément discuté… La Défense est en effet un carrefour qui profite de dessertes électriques et numériques de très haute qualité. Cela permet d’en faire un espace d’innovation incroyable.
Devant l’avènement de technologies répondant au besoin de flexibilité des entreprises et de solutions innovantes, il devient tout à fait nécessaire de penser le bureau du futur en y considérant à la fois technologie et écologie.
À quoi ressemblera le bureau du futur ?
Entre utopies et réalités…
L’ensemble de ces préoccupations d’ordre environnementales ouvre le bal pour un grand nombre de suggestions, d’hypothèses et d’idées pour ce bureau du futur. Loin de l’univers fantastique et rempli de gadgets, il est avant pressenti pour faire co-exister technologie et écologie.
Ainsi, par exemple, l’utilisation d’énergies fossiles au sein du bureau du futur, est quasi-proscrite ! Place aux énergies renouvelables, avec en tête l’énergie solaire. Il n’est pas anodin par exemple de voir de grandes baies vitrées, ou des panneaux solaires sur des immeubles de bureaux. Truffées de capteurs et de technologies dernier cri, ils ravitaillent ainsi en électricité et en lumière naturelle.
Le rapport des hommes à la technologie change très rapidement ces dernières années : la domotique entre dans nos espaces privés à travers les assistants personnels Alexa (Amazon), Google Home ou Homekit (Apple)… Les objets connectés trouvent leur place dans notre quotidien.
Il n’est pas déraisonnable de considérer qu’une telle évolution technologique commence à toucher également nos espaces publiques et nos espaces de travail. C’est d’ailleurs la proposition que fait l’assistant Jooxter par exemple, permettant d’optimiser les espaces de travail.
Le BIM (Building Information Modeling), data immobilière récolté par les objets connectés des bâtiments permet déjà également de suivre en temps réel les consommations d’énergie.
Il n’y a qu’un pas vers la diffusion en masse de ces technologies dans nos espaces de travail. Le bureau du futur se construit ainsi littéralement sous nos yeux.
Bureau du futur : vers un bureau dématérialisé ?
Le bureau du futur prend également en compte les problématiques liées à la flexibilité des travailleurs. Pour cela, la création de nouveaux outils et mobiliers (ex : sans fil, technologies Cloud, box de travail, casiers, tables modulables, vidéoconférence…) permettant une plus grande mobilité, flexibilité et la mise en place d’unités de travail est un exemple. À la clé, une meilleure occupation de l’espace et une productivité au rendez-vous.
À l’heure actuelle, étant donné la capacité accrue de flexibilité de certains ainsi que les évolutions technologiques, il est même probable que le travailleur du futur n’aie plus de bureaux fixes. Et qu’il puisse ainsi travailler d’où il veut. C’est en partie le concept que reprend le coworking
À quoi donc ressemblera-t-il vraiment ce bureau ? Seul le temps nous le dira…