Comme chacun sait, la pandémie de Covid-19 a bousculé nos routines professionnelles. Les professions éligibles ont dû passer en télétravail ou bien fréquenter des tiers-lieux parmi lesquels, les espaces de coworking.
Un tiers-lieu est défini comme « un lieu intermédiaire, à mi-chemin entre le « premier » lieu (le domicile) et le « second » (l’entreprise), entre les sphères publique et privée. »
Dans ces tiers-lieux, beaucoup de travailleurs — notamment indépendants, ont commencé à travailler de façon régulière. Et ce, principalement dans des espaces de coworking, en vogue bien avant la pandémie.
Les raisons ? Les tiers-lieux représentent une solution flexible, à moindre coût, permettant un rapprochement géographique entre lieux de vie et de travail.
Logique ? Eh bien non, pas vraiment…
Un bureau engagé pour la planète ?
Des espaces qui allient flexibilité et éco-responsabilité.
Même si l’argument est intuitif, la réalité est tout autre. Ainsi, par exemple, l’usage de la voiture ne connaît pas de réduction significative, en particulier dans les territoires situés à la périphérie des métropoles. Bien que les déplacements ne diminuent pas significativement, le rapport entre les mobilités « subies » et « choisies » a désormais tendance à s’inverser au profit de la seconde option. Notamment sur les déplacements les plus longs, qu’il convient de rationaliser, en y associant plusieurs motifs ou objectifs, mais aussi en privilégiant les transports en commun ou le covoiturage quand c’est possible.
Les coworkers représentent en moyenne une population trentenaire, ayant grandi au cœur des enjeux climatiques et avec les outils technologiques. Mais malgré cette conscience écologique, c’est souvent par contrainte ou absence d’alternative qu’ils se tournent vers la voiture ou peinent à réduire leurs déplacements.
Un pari sur l’avenir
Les personnes fréquentant un espace de coworking à la périphérie des métropoles sont vite rattrapées par la réalité, qui les conduit à se servir couramment d’une voiture.
En cause ? Un manque d’accès au matériel nécessaire pour travailler hors de l’entreprise et des transports en commun pas assez développés, notamment pour les périphéries des métropoles, qui sont les plus touchées par cette dernière contrainte.
Enfin, bien que le télétravail et les tiers-lieux se développent, beaucoup d’entreprises n’acceptent pas encore ce mode de fonctionnement, même partiellement. En rendant possible le travail en remote, les entreprises permettraient aux salariés qui le peuvent de limiter leurs déplacements, sans impacter leur productivité.
Les tiers-lieux ont un rôle à jouer pour favoriser la transition écologique des territoires: leur développement représente la première pierre à l’édifice d’un changement dans nos modes de travail. En parallèle, il faudrait développer les moyens de profiter de l’existence de ces tiers-lieux. Deux sujets sont sur le devant de la scène : le développement d’une offre de transports plus importante et une meilleure reconnaissance du travail en remote.
Travailler sur ces deux points représente un pari sur l’avenir, un pari qui repose sur un changement de notre manière de travailler et notre manière de nous déplacer.